Le Dr Kévin Brunet est microbiologiste, spécialiste en mycologie et parasitologie. Il a été nommé maître de conférences des universités-praticien hospitalier en septembre 2023.
Quel a été votre parcours ?
Je suis originaire de la région. J’ai fait mes études à la faculté de médecine et de pharmacie de Poitiers et mon internat en biologie médicale au CHU de Poitiers, au sein duquel j’ai effectué la majorité de mes stages. Parallèlement, j’ai réalisé un master puis une thèse d’université pour pouvoir suivre une carrière hospitalo-universitaire. J’ai ensuite effectué un assistanat, puis une année de praticien hospitalier universitaire avant d’être nommé maître de conférences des universités-praticien hospitalier en parasitologie et mycologie en septembre 2023.
Pourquoi avez-vous choisi ce domaine ?
J’ai toujours eu un attrait pour la microbiologie et lors de mes premières années d’internat, j’ai réalisé un stage en parasitologie-mycologie. La discipline m’a aussitôt plu, aussi bien sur le plan théorique que pratique.
Pourquoi souhaitiez-vous faire une carrière hospitalo-universitaire ?
Faire de la recherche est quelque chose qui m’a toujours attiré et enseigner m’a toujours beaucoup intéressé. Je voulais pouvoir pratiquer ces deux aspects complémentaires tout en travaillant au CHU, en biologie médicale. Je trouve très simulant d’avoir une activité variée, c’est-à-dire à la fois hospitalière et universitaire.
Sur quel sujet portait votre thèse ?
Ma thèse portait sur l’optimisation du traitement des mucormycoses, qui sont des infections fongiques dues à des champignons filamenteux, pour lesquelles il n’existe actuellement que très peu de traitements. Je l’ai réalisé au sein de l’unité Inserm U1070, pharmacology of antimicrobial agents and antibioresistance (PHAR2).
Quels enseignements dispensez-vous ?
Je dispense des enseignements de mycologie et parasitologie aux étudiants de troisième année de médecine, aux étudiants de deuxième et quatrième année de maïeutique et aux étudiants de cinquième année de pharmacie. Je dispense également des enseignements dans des UE de master recherche et je suis encadrant pour le service sanitaire en santé. Je fais également partie d’un groupe de plusieurs universitaires avec qui nous gérons le TUT’ECOS, un système d’entrainement pour les étudiants aux ECOS, qui sont l’une des nouvelles méthodes d’évaluation des étudiants en médecine. Enfin, depuis peu, je donne des cours régionaux aux internes de biologie médicale.
Qu’en est-il de vos domaines de recherches ?
Je travaille sur la résistance aux antifongiques chez les champignons. Aujourd’hui, l’antibiorésistance est une problématique importante de santé publique. A côté de cette résistance aux antibiotiques, on voit apparaitre une résistance croissante aux antifongiques. L’Organisation mondiale de la santé a récemment recommandé que l’on se penche sur cette problématique en publiant une liste de champignons prioritaires sur lesquels travailler. Je réalise cette activité au sein de l’unité Inserm U1070 PHAR2, dirigée par le Pr Sandrine Marchand. Cette unité est spécialisée dans l’étude de la résistance par l’intermédiaire d’approches de biologie moléculaire et de modélisation informatique innovantes. J’utilise aujourd’hui ces outils pour développer la thématique fongique au sein de cette unité. J’ai pu obtenir des réponses favorables à plusieurs appels d’offres de la région Nouvelle-Aquitaine et de l’Université de Poitiers qui m’ont permis d’obtenir des financements pour travailler sur ce sujet. Ces financements permettent, notamment, de financer un doctorant, avec lequel nous travaillons sur ces approches. Nos axes de recherche sont l’amélioration des traitements actuels avec le développement de nouvelles molécules ou de combinaisons de molécules déjà existantes. Nous essayons également de comprendre les mécanismes de résistance sur le plan moléculaire.
En quoi consiste votre activité hospitalière ?
Je suis biologiste médical au sein du laboratoire de parasitologie et mycologie dirigé par le Pr Estelle Perraud. Nous participons au diagnostic biologique des infections parasitaires et fongiques. De plus, chaque semestre, plusieurs internes viennent se former au sein de notre service.
Pourquoi avez-vous choisi de commencer votre carrière au CHU de Poitiers ?
Les différentes étapes de mon parcours au sein du CHU de Poitiers se sont enchainées naturellement pendant et à la suite de mes études. J’ai trouvé un environnement agréable et stimulant à la fois sur le plan hospitalier et universitaire, j’ai donc décidé d’y effectuer ma carrière.