Regard médical : le professeur Fabrice Schneider, chirurgien vasculaire

Nommé professeur des universités en septembre 2018, Fabrice Schneider est l'un des responsables de l’unité de chirurgie vasculaire, au sein du pôle cœur-poumon-vasculaire du CHU de Poitiers. Originaire du Mans, le Pr Fabrice Schneider débute ses études de médecine en 1991. Il réalise ensuite son internat à l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Entre 2006 et 2010, il est chef de clinique à Henri-Mondor, à Créteil, dans le service du Pr Jean-Pierre Brecquemin. Après une année à Pontoise comme praticien hospitalier, il arrive à Poitiers, dans le service du Pr Jean-Baptiste Ricco, en 2011.

Le Pr Fabrice Schneider, chirurgien vasculaire.

Professeur Schneider, vous êtes un des responsables de l’unité de chirurgie vasculaire au CHU de Poitiers. Pouvez-vous nous parler de votre activité et de votre service ?
Mes collègues et moi-même travaillons sur les maladies artérielles périphériques. Les pathologies liées aux artères coronaires et à l’aorte proximale sont traitées par nos confrères de chirurgie cardiaque. Les principales pathologies que nous traitons sont les anévrismes de l’aorte et l’athérome. La première résulte d’une dilatation localisée de l’aorte et peut, dans le pire des cas, déclencher une rupture mortelle pour le patient. La seconde est caractérisée par des dépôts graisseux sur les parois des artères, souvent dus au tabagisme, au diabète et à l’hypertension. En chirurgie vasculaire, nous travaillons aussi sur le système veineux, notamment pour le traitement des thromboses et des phlébites. Nous nous occupons enfin de la chirurgie des abords pour hémodialyse chez les patients en attente de greffe de rénale.

Vous avez, par ailleurs, débuté une activité de recherche très tôt ?
J’ai commencé une formation en recherche quand j’étais à Paris. Je me suis intéressé au traitement par thérapie cellulaire de l’anévrisme sur un modèle animal. Le but était d’éviter que l’anévrisme grossisse. Ensuite, j’ai décroché une bourse d’étude pour aller travailler deux ans à l’université d’Harvard, aux Etats-Unis. Mes études étaient axées sur la définition du rôle des métalloprotéases matricielles (MMP), en particulier la 14, dans la maladie athéromateuse. Très simplement, nous avons identifié cette enzyme dans le rétrécissement des artères et nous avons pu démontré son rôle clé dans le mécanisme de rupture de plaque athéromatose responsable d’accident aiguë grave telle que les infarctus du myocarde et/ou les accidents vasculaires cérébraux.

Au CHU de Poitiers, vous faites aussi partie de l’axe ACDC au centre d’investigation clinique ?
Absolument, il s’agit d’une étude placée sous la responsabilité du Pr Pierre-Jean Saulnier. Je travaille toujours sur la maladie athéromateuse, dans le cadre de la cohorte de patients SURDIAGENE dont la patientèle cible sont les diabétiques. Je cherche à identifier les marqueurs cliniques et/ou biologiques pour cibler les patients diabétiques susceptibles de subir une amputation. Mon étude porte sur 1 300 patients, sur une durée de sept ans. Il faut savoir que le diabète, à terme, provoque une obstruction des vaisseaux, ce qui peut nécessiter une amputation.