A l’heure du bilan de l’année passée et des bonnes résolutions pour celle à venir, nous vous invitons à réfléchir à un sujet sensible, personnel, peut-être tabou… La fin de vie, la fin de votre vie.
Si vous ne voulez pas y penser davantage, cessez votre lecture. Les directives anticipées ne vous concernent pas, pas maintenant du moins. Par contre, si les affaires médiatiques récentes ou si votre expérience personnelle vous amènent à vous dire qu’il faut y réfléchir, alors poursuivez votre lecture.
Alors que la mort fait peur à de nombreuses personnes qui préfèrent ne pas y penser, il est un état encore plus angoissant pour beaucoup : celui de l’incapacité de s’exprimer. Comment échapper aux conséquences de cet emprisonnement silencieux qui vous prive de votre libre arbitre et de votre autonomie, faisant des décisions relatives à votre corps, votre vie et votre mort, des choix qui ne vous appartiennent plus ? Dans de telles circonstances, qui prendra la décision pour vous, qui endossera cette responsabilité ? Bien sûr, les médecins n’agiront pas seuls. Ils prendront l’avis de votre personne de confiance si vous en avez désignée une puis de votre entourage. Et tous se poseront la même question : qu’auriez-vous souhaité ?
Chacun ira de son avis, guidé par le souvenir d’une discussion avec vous, par une intuition plus ou moins forte, par une quasi-certitude même, mais aussi, peut-être animé par le doute, celui de se dire que, finalement, la décision prise n’est peut-être pas celle qui aurait été la vôtre…
Écrire ses directives anticipées, c’est le moyen de soulager ses proches et les médecins du poids de cette décision. Il s’agit d’exprimer par écrit vos volontés sur les décisions médicales à prendre lorsque vous serez en fin de vie, sur les traitements ou actes médicaux qui seront ou ne seront pas engagés, limités ou arrêtés. Les directives anticipées répondent à la volonté de certains de décider pour eux-mêmes. Mais ce désir d’autonomie ne doit pas se muer en une injonction car n’oubliez pas une chose essentielle : vous avez aussi le droit de ne pas rédiger vos directives anticipées ! Les directives anticipées permettent à vos proches de prendre les bonnes décisions.
[:] Ce qu’il faut savoir sur les directives anticipées : – Ce sont vos volontés, exprimées par écrit, sur les traitements ou les actes médicaux que vous souhaitez ou non, si un jour vous êtes en situation de fin de vie et que vous ne pouvez plus communiquer. – Dès lors que vous êtes majeur, vous pouvez rédiger vos directives anticipées, que vous soyez malade ou en bonne santé. – Vos directives anticipées ont une durée illimitée mais elles peuvent être évoquées à tout moment. Le dernier document signé fera foi. – Les directives anticipées s’imposent aux médecins qui doivent les appliquer. – Vous pouvez désigner une personne de confiance et avoir rédigé vos directives anticipées, l’un n’empêche pas l’autre. – Vous pouvez rédiger vos directives anticipées sur papier libre ou selon le modèle de votre choix (différents formulaires existent sur le site de la HAS, au sein des établissements de santé ou encore au sein du CHU de Poitiers). – Il vous appartient de faire connaitre vos directives anticipées pour qu’elles soient facilement accessibles en cas de besoin (sur le dossier informatisé du CHU, sur le dossier médical partagé, remises à la personne de confiance, à un proche ou au médecin traitant etc.). |