Chaque semaine, le service de gériatrie du site de Châtellerault se rassemble pour une réunion de concertation pluriprofessionnelles.
Le Dr Nisrin Ghazali Blanchard, médecin gériatre et responsable du service, présente les bénéfices de ce type de session.
D’après la définition établie par la Haute Autorité de santé, que rappelle, ci-après, le Dr Nisrin Ghazali Blanchard, les réunions de concertation pluriprofessionnelles regroupent des professionnels de santé de différentes disciplines dont les compétences sont indispensables pour prendre des décisions accordant aux patients la meilleure prise en charge, en fonction de l’état de la science. Tous comme les autres services de gériatrie du CHU de Poitiers, celui du site de Châtellerault organise, depuis plusieurs années déjà, une réunion de concertation pluriprofessionnelle une fois par semaine. Ce type de réunion est essentiel dans un service de médecine aigüe telle que la gériatrie où la durée moyenne d’hospitalisation devrait être de dix jours et les prises en charge complexes. « Par définition, un patient gériatrique est un patient fragile et polypathologique, avec une dimension sociale, environnementale et psychologique. La prise en charge médicale et toutes les dimensions du patient doivent être traitées de façon concomitante. C’est pourquoi, nous travaillons en étroite collaboration avec différents professionnels de santé comme l’assistant social, le diététicien, l’infirmier psychiatrique, le kinésithérapeute et l’ergothérapeute, pour vraiment prendre en charge de façon globale le patient. Quoi de mieux que d’organiser chaque semaine une réunion de concertation pluridisciplinaire qui rassemble tous ces professionnels de santé ». Ce qui peut apparaitre, au premier abord comme une perte de temps, se révèle, bien au contraire, bénéfique en termes de qualité de prise en charge et de durée d’hospitalisation. La sortie du patient peut ainsi être anticipée et organisée avec tous les acteurs dès le début de l’hospitalisation.
Des réhospitalisations peuvent être évitées, notamment quand cela concerne le domaine psychologique ou social. « Toutes les dimensions sont abordées lors de ces réunions pour ne rien laisser de côté. Aussi je trouve que cela permet à chaque intervenant de comprendre les enjeux et chaque partie de la prise en charge du patient et d’apporter des informations précieuses ».
Une aide-soignante, par exemple, qui passe plus de temps auprès des patients, peut alerter les autres intervenants notamment sur l’état psychologique du patient ou sur des problèmes d’alimentation. Le Dr Nisrin Ghazali Blanchard trouve un autre bénéfice, tout aussi important à ces réunions ; celui de la parole donnée à tous qui assure la cohésion de l’équipe : « Un aide-soignant, de lui-même, ne va pas forcément aborder un problème avec le médecin. Souvent, cela passe par l’infirmier qui le rapporte au médecin et ainsi de suite. Grâce aux réunions, nous avons une information directe. Nous avons le point de vue de tous. Chacun se sent valorisé et cela l’encourage à s’exprimer. C’est absolument essentiel parce que nous avons tous besoin les uns des autres pour mieux discerner chaque point de la prise en charge du patient. Très honnêtement, nous avons une équipe dynamique et motivée et, qui dit dynamique et motivée, dit prise en charge de qualité ».