Sport et Collection : une 28e édition sous le signe du progrès

Sport et collection 500 Ferrari contre le cancer 2022

« Il faut rappeler que cette manifestation est d’abord l’initiative d’une patiente du service oncologie hématologique qui a souhaité remercier ce service et le CHU de Poitiers ». C’est ainsi qu’Anne Costa a lancé la conférence de presse de Sport et Collection qui s’est déroulée le 24 mai dans les locaux du pôle régional de cancérologie. A cette occasion, la directrice générale du CHU de Poitiers était entourée de Jean-Pierre Doury, président de Sport et Collection, d’Anne-Florence Bourat, vice-présidente du Conseil départemental de la Vienne en charge de la santé, du professeur Pierre Corbi, président de la commission médicale d’établissement, du professeur Nicolas Isambert, chef du pôle de cancérologie, et des trois chercheurs qui seront soutenus par la manifestation.

Le week-end de la Pentecôte, du 3 au 5 juin 2022, marquera donc la 28e édition de « 500 Ferrari contre le cancer », organisée par l’association Sport et Collection qui se mobilise pour récolter des fonds pour la recherche sur le cancer au CHU de Poitiers. Jean Pierre Doury a tenu à souligner que la manifestation se situe entre histoire et futur. Il a annoncé ainsi un partenariat avec la compagnie Aramco, présente pendant de la manifestation, qui réalise actuellement des recherches sur de nouveaux carburants à faible émission de carbone, compatibles avec nos voitures actuelles. « Il est important pour nous d’être également à la pointe du progrès et de faire un parallèle entre le progrès industriel et le progrès en recherche médicale », indique Jean-Pierre Doury.

La recherche médicale sera d’ailleurs une nouvelle fois mise à l’honneur pour cette 28e édition puisque trois projets de recherche ont été retenus par la conseil scientifique de Sport et Collection. Ce sont les travaux du professeur Lucie Karayan-Tapon, du docteur Thomas Systchenko et du docteur Emilie Cayssials, qui bénéficieront des fonds récoltés.

Présentation des trois projets de recherche

PROgression et DIsémination CErébralesdes cellules Tumorales (ProDiCeT)
Statut et rôle du systèmes protéine S / récepteurs tyrosine kinase TAM dans la progression des tumeurs primitives du colon et la formation de métastases cérébrales

Pr Lucie KARAYAN-TAPON, chef du service de cancérologie biologique

Le projet de recherche est centré sur deux pathologies relatives à l’envahissement cérébral des tumeurs : les gliomes, tumeurs primitives du système nerveux central localement invasives, et les métastases cérébrales, tumeurs cérébrales secondaires des cancers colorectaux et des cancers mammaires. L’objectif est d’étudier les processus cellulaires et mécanismes moléculaires impliqués dans la dissémination cérébrale et de contribuer à l’élaboration d’approches thérapeutiques centrées sur l’inhibition ciblée d’événements relatifs à la croissance et/ou la dissémination tumorales dans le cerveau. La caractérisation fonctionnelle et l’exploration des rôles potentiels du système ProS/récepteurs dans la dissémination des cellules tumorales de cancer colorectal au cerveau est l’objet principal de l’étude qui va bénéficier du soutien de Sport et Collection.

Le ciblage des récepteurs tyrosine kinase TAM pourrait constituer une nouvelle voie thérapeutique dans le cancer colorectal métastatique. Ces travaux permettront d’une manière générale de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques liés à la dissémination des cellules tumorales au cerveau et seront transposables à d’autres tumeurs.

LMC et seconds cancers primitifs (SCP) : incidence et prise en charge. Etude ancillaire à l’essai français SPIRIT, observationnelle, analytique, longitudinale, de type cohorte historique multicentrique

Dr Thomas Systchenko, service hématologie et thérapie cellulaire.

Dans le monde 1 cancer sur 10 est un second cancer primitif. Le second cancer primitif est un nouveau cancer, qui n’est pas un développement du premier mais qui est totalement différent. La déclaration de ce second cancer primitif peut poser des problématiques par rapport au traitement choisi. Les oncologues doivent alors adapter le choix du second traitement sans entraver l’efficacité du premier.

Le projet de recherche propose de se focaliser sur la leucémie myéloïde chronique et son traitement par imatinib. L’imatinib inhibe la tyrosine kinase oncogénique BCR-ABL mais également la protéine ABL. Il peut ainsi bloquer la fonction « suppresseur de tumeur » de l’ABL et avoir un rôle promoteur dans la progression tumorale. A ce jour les résultats publiés sont discordants à ce sujet. L’étude recueillera rétrospectivement les stratégies thérapeutiques des différents centres, les décrira, puis les synthétisera pour proposer des recommandations d’experts.

Analyse par cytométrie spectrale et application du concept de l’innateness pour définir une signature immunitaire prédictive du succès d’arrêt de traitement dans la leucémie myéloïde chronique.

Dr Emilie CAYSSIALS, service hématologie et thérapie cellulaire

Le pronostic de la leucémie myéloïde chronique a été révolutionné par le développement d’inhibiteurs de tyrosine kinase mais dont l’utilisation thérapeutique doit généralement être poursuivie au long cours du fait de la persistance d’une maladie résiduelle. En 2007 un groupe français a proposé à des patients d’arrêter ce traitement par inhibiteur pour étudier l’évolution de la maladie suite à cet arrêt. 50 % des patients ont alors eu une progression de la maladie et ont dû reprendre leur traitement et les autres 50 % ont eu une réponse. L’hypothèse est que le système immunitaire de ces patients prend le relais du traitement. Le projet de recherche propose une approche globale des différents éléments cellulaires immunitaires d’intérêt, permise par l’acquisition récente d’un analyseur multiparamétrique à l’échelle cellulaire reposant sur une nouvelle technologie, la cytométrie en flux spectral. Guidée par le concept de gradient d’innateness, l’équipe de recherche est en mesure de définir un score global d’immunité innée. En comparant les échantillons des patients ayant réussi l’arrêt du traitement par inhibiteur de tyrosine kinase à ceux des patients ayant échoué l’équipe pense pouvoir définir un score pronostique immunitaire permettant de prédire la rémission après arrêt du traitement.