Pour la deuxième fois, des professionnels du CHU de Poitiers ont mené avec des personnes suivies par la structure d’accompagnement vers la sortie basée à la prison de la Pierre Levée et le centre médico-psychologique Espace Vienne, un projet de court-métrage de fiction.
La structure d’accompagnement vers la sortie située dans le quartier de la Pierre Levée, l’une des premières en France, a vu le jour en septembre 2020 grâce à une collaboration entre le CHU de Poitiers et le centre hospitalier Laborit. Elle accueille des personnes détenues condamnées à de courtes peines ou en fin de peine, engagées dans un processus d’insertion, qui ont été soumises au préalable à une évaluation. La SAS assure un accompagnement à la sortie et à la réalisation d’un projet d’insertion. Un premier court-métrage, « Sortie sèche », avait été réalisé en 2021 et projeté sur plusieurs manifestations locales et nationales. Un deuxième court-métrage intitulé « SACRA HERBA » vient juste de sortir. Cette fiction de 17 minutes suit Marie, une jeune femme geek, dans les pas de son grand-père, un aventurier qui disparaît soudainement. Ce sont Basile Charpentier, psychomotricien, et Sonia Billy, infirmière, professionnels du CHU, qui, de janvier à juin 2023, ont orchestré ce projet. Ils ont développé un partenariat avec la société de production Hybrid Films, implantée à Poitiers, qui produit des courts et longs métrages de fiction et propose aussi de l’éducation à l’image pour divers publics. « La mission première de ce projet qui se décline sous forme d’ateliers est d’utiliser la vidéo comme moyen d’expression. D’un point de vue thérapeutique, cette rencontre permet la découverte de l’altérité, la valorisation de soi-même, la diminution de l’isolement et l’accès au patient à une autre identité que celle de malade ou détenu. D’un point de vue artistique, l’objectif est de développer l’imaginaire, l’expression et la projection de soi sur un personnage de fiction. C’est aussi l’occasion pour les participants de réaliser un travail cognitif et manuel grâce à la manipulation de différents outils de prise de son et d’image, mais aussi la conception de décors et de costumes », expliquent les professionnels. Ces ateliers offrent aux participants l’opportunité d’explorer leur créativité, de s’exprimer et de développer et découvrir de nouvelles compétences. L’équipe vise à favoriser la réhabilitation et la réinsertion sociale en encourageant la collaboration et le travail d’équipe et en développant des compétences techniques liées au cinéma. « Ce travail est fédérateur pour la structure et permet un accompagnement thérapeutique et une ouverture vers l’extérieur pour les détenus, en adéquation avec le projet de réhabilitation sociale de la SAS », souligne Patrick Giret, cadre supérieur de santé responsable de la SAS.