Trauma center : optimiser la prise en charge des polytraumatisés

Salle d’accueil des urgences vitales (SAUV)

Depuis décembre 2013, la région bénéficie d’un trauma center, une structure pour optimiser le parcours de soins des polytraumatisés. Il permet une plus grande réactivité et une visibilité régionale pour […]

Depuis décembre 2013, la région bénéficie d’un trauma center, une structure pour optimiser le parcours de soins des polytraumatisés. Il permet une plus grande réactivité et une visibilité régionale pour orienter au mieux ces patients dont la pathologie s’avère grave.

« Les polytraumatisés présentent des pathologies graves qui nécessitent une prise en charge réactive et adaptée pour améliorer le pronostic vital et fonctionnel », affirme Olivier Mimoz, professeur des universités, responsable du service de réanimation chirurgicale au Centre hospitalier universitaire de Poitiers. En 2013, lors du congrès régional des urgences, les médecins urgentistes ont pointé du doigt la nécessité d’apporter des améliorations à la filière de soins. C’est la genèse du trauma center qui, depuis le 9 décembre 2013, s’est mis en place en Poitou- Charentes. Il réunit, par le biais de conventions entre le CHU de Poitiers et les hôpitaux de la région, les médecins urgentistes régionaux et vise un objectif : avoir un centre de référence régional dans la prise en charge des traumatisés graves.

« Face à certains cas, nous avons vu émerger la nécessité de réfléchir à une meilleure façon d’orienter les patients plus rapidement vers la spécialité à mobiliser pour les prendre en charge. Neurochirurgie, chirurgie thoracique, réanimation, radiologie interventionnelle Toutes les spécialités sont en région. Les urgentistes doivent rapidement définir la gravité de chaque cas et rediriger le patient selon ses besoins de prise en charge », explique Jean-Yves Lardeur, médecin chef du service des urgences SAMU et SMUR au CHU de Poitiers. « Le trauma center, c’est la mise en place d’un travail d’équipe centré sur le patient en identifiant le plus rapidement et de façon la plus pertinente son parcours de soin », résume Olivier Mimoz.

Numéro unique

La mise en place de cette structure physique, localisée au niveau des urgences, permet d’éviter des errances qui peuvent être fatales dans la prise en charge de ces patients. Un numéro unique a été mis en service à l’usage du médecin urgentiste qui passe par le 15. Dès que le patient est accepté, le régulateur met en relation l’urgentiste avec le réanimateur chirurgical de garde. « Il est joignable 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours par an. N’importe quand, cette organisation centralisée dans la prise en charge des polytraumatisés est opérationnelle », tient à préciser Jean-Yves Lardeur.

De cette façon, le patient est orienté vers la chirurgie la plus pertinente dès les premiers instants de sa prise en charge. « C’est une façon d’anticiper davantage, de mobiliser plus rapidement le personnel, d’orienter le patient directement là où les moyens nécessaires sont disponibles, de maintenir en alerte les spécialistes qui devront intervenir… », convainc-t-il. En deux mois, une centaine de patients, qui relevaient de ce type de pathologies potentiellement graves, ont été pris en charge par le trauma center. « Des travaux ont été effectués pour aménager la salle d’accueil des urgences vitales en salle de déchoquage, note Olivier Mimoz. Nous attendons également un échographe haute performance et des appareils de biologie délocalisée. »

Des formations par simulation

À terme, le trauma center créera un registre avec le bilan de son action et l’identification des dysfonctionnements pour améliorer encore la prise en charge. « Il est prévu que ce réseau régional se réunisse une fois par an. Des formations continues avec simulation de situations d’urgence sont également programmées », indique Olivier Mimoz. Pour animer ce réseau, développer les procédures et protocoles de soin et faire le lien entre réanimation et urgences, l’urgentiste Amélie Pichot est sur le pied de guerre. Toute une équipe prête à mettre en oeuvre cette nouvelle filière qui place le polytraumatisé au coeur du potentiel de prise en charge régionale.