Et de deux ! Le CHU de Poitiers vient d’acquérir un deuxième robot chirurgical Da Vinci qui va permettre non seulement de réaliser davantage d’opérations par robot chirurgical assisté, mais également de développer de nouvelles spécialités.
Livré fin avril, le nouveau robot chirurgical Da Vinci X est opérationnel. Il vient renforcer l’activité de chirurgie robot-assisté initiée au CHU de Poitiers en 2015 par l’acquisition d’un premier robot, le Da Vinci XI. Il s’agissait du tout premier robot chirurgical en Poitou-Charentes. Depuis, l’activité de chirurgie robotique a explosé en France, et la plupart des établissements hospitaliers de la région en sont dotés. « La chirurgie de demain, c’est la chirurgie augmentée. Le CHU de Poitiers fait le choix de s’inscrire de manière forte dans ce mouvement avec l’acquisition d’une deuxième plateforme, l’objectif final étant d’améliorer la qualité de la prise en charge des patients. Et puis, ce robot qui peut être un élément d’attractivité pour les jeunes chirurgiens, va également augmenter le rayonnement du CHU », souligne le Dr Simon Bernardeau, urologue et chef du service de chirurgie urologique et transplantation. Près de dix ans de pratique n’ont fait que souligner l’intérêt de l’activité au bénéfice des patients : des chirurgies mini-invasives qui permettent de réduire la durée d’hospitalisation. « En urologie, les bénéfices de la chirurgie robotique sont devenus absolument indiscutables. Elle permet de diminuer les douleurs, les saignements, etc. Le robot permet de dépasser toujours un peu plus les limites techniques au bénéfice des patients, l’exemple le plus concret est la transplantation rénale », ajoute le Dr Bernardeau. Le nouveau robot va permettre également aux services utilisateurs (urologie, gynécologie, chirurgie viscérale, ORL et chirurgie thoraciques auxquels s’ajoute depuis peu la pédiatrie) de développer de nouvelles spécialités. « La chirurgie robotique est devenue un élément technique et technologique incontournable au CHU de Poitiers. Ce deuxième robot représente une opportunité exceptionnelle pour les chirurgiens au bénéfice des patients. Nous étions arrivés à saturation avec un seul robot et cette saturation fait qu’il n’y avait pas ou peu d’évolutions en chirurgie robotique. Nous étions cantonnés à ce que nous savions déjà faire. Ce deuxième équipement ouvre évidemment des perspectives pour nous en chirurgie viscérale. Cela va être, par exemple, l’ouverture de la chirurgie pancréatique mini-invasive pour nos collègues. Et pour nous, en chirurgie bariatrique et pariétale, ce sera plus particulièrement la chirurgie des éventrations qui nécessitaient des hospitalisations de longue durée en raison de la présence de drainages et de la nécessité de gérer des douleurs postopératoires parfois intenses. Maintenant, pour une grande partie, elles vont pouvoir être prises en charge de façon mini-invasive ce qui sera bien moins douloureux pour le patient », expliquent le Pr Jean-Pierre Faure et le Dr David Soussi Berjonval, chirurgiens viscéraux, spécialisés en chirurgie bariatrique et pariétale.
Le robot Da Vinci X de la société Intuitive Surgical est installé au cœur même des blocs dans une salle attenante à l’autre afin d’en favoriser une utilisation pluridisciplinaire. À quelques détails près, il est identique à l’autre : il est composé d’une console de commande à distance couplée à un dispositif de bras articulés pour la réalisation de gestes de chirurgie mini-invasifs. L’équipement a été fourni avec deux consoles afin de faciliter la formation des jeunes chirurgiens. Installé sur l’une des consoles, le formateur peut suivre les gestes de son apprenant et reprendre ou donner le contrôle des bras facilement.