Une étude de chercheurs du CHU de Poitiers publiée dans une revue internationale

sauv life

Une étude menée par des professionnels des urgences du CHU de Poitiers a fait l’objet d’une publication dans la revue Resuscitation, une revue internationale et interdisciplinaire dédiée à la recherche sur la médecine d’urgence.

Elle met en évidence l’importance, lors d’arrêt cardio-respiratoire, d’une prise en charge rapide, notamment par le biais du dispositif Sauv’Life qui s’appuie sur l’intervention de citoyens sauveteurs.

Défi majeur de santé publique, l’arrêt cardio-respiratoire concerne environ 46 000 patients par an. Le taux de survie n’est que de 4,9 %. Il augmente lorsqu’un massage cardiaque est pratiqué rapidement. Parmi les patients qui survivent, un nombre conséquent garde des séquelles plus ou moins importantes, des séquelles qui peuvent impacter fortement leur vie quotidienne et les rendre dépendants. C’est justement sur ce diagnostic neurologique que porte l’étude menée par les docteurs urgentistes, Maxime Sereno, Raphael Couvreur, Jérémy Guenezan, Nicolas Marjanovic et le professeur Olivier Mimoz, chef du service des urgences du CHU de Poitiers. « Le premier traitement à mettre en place lors d’un arrêt cardio-respiratoire est le massage cardiaque. Plus tôt, il sera initié, meilleur sera le pronostic vital et par conséquence le diagnostic neurologique. L’objectif de notre étude est de mettre en évidence l’impact de Sauv’Lif sur le diagnostic neurologique ». Sauv’Life, dont est doté le CHU de Poitiers, est une application smartphone développée par le Dr Lionel Lamhaut, médecin urgentiste, pour permettre une réanimation rapide. Le principe est simple : le centre 15 sollicite les citoyens sauveurs inscrits au dispositif et à proximité pour porter assistance à une personne en situation d’arrêt cardiaque dans l’attente de l’arrivée de l’équipe du SMUR ou des sapeurs-pompiers. Le SAMU conseille en temps réel sur les gestes d’urgence à réaliser alors : massage cardiaque et/ou acheminement du défibrillateur le plus proche. Pour leur étude, les chercheurs se sont basés sur les dossiers des patients pris en charge par les SAMU-SMUR des départements de la Vienne (86), des Deux-Sèvres (79) et de la Charente (16) pour lesquels il y a eu une récupération de rythme cardiaque.  Soit 170 patients sur une période de 2018 à 2023. Ils ont comparé les diagnostics des patients ayant bénéficiés de l’intervention rapide d’un citoyen sauveteur grâce à l’application Sauv Life à ceux sans intervention. Les résultats de cette étude observationnelle sont sans appel : le concours d’un citoyen sauveteur qui permet de gagner de 5 à 10 minutes avant l’arrivée des urgences, améliore la survie avec un bon pronostic neurologique. Les patients sont cinq fois plus nombreux que dans le groupe sans intervention de citoyen. « Nos résultats confirment que l’alerte des citoyens comme premiers intervenants en cas d’arrêt cardio-respiratoire peut réduire le temps sans intervention et améliorer le pronostic des patients. Le principal avantage du système français est son déploiement national et la participation volontaire d’un grand nombre de citoyens sauveteurs, qu’ils soient formés aux gestes de premiers secours ou non. Ces résultats plaident en faveur de l’extension du programme à l’ensemble de la population. Pratiquer des soins d’urgence est un acte citoyen avant d’être professionnel, si les régulateurs sont compétents pour superviser une réanimation à distance. Des recherches supplémentaires devraient être menées pour confirmer ces données préliminaires, en utilisant un protocole randomisé, afin de limiter les biais inhérents aux études rétrospectives ». L’étude publiée dans la prestigieuse revue Resuscutation s’intitule « Automatic mobile phone alerting of citizen rescuers using a nationally deployed software can improve neurological outcome and survival of out-of-hospital cardiac arrest ».