Retardée par la crise sanitaire, la plateforme de bactériologie a enfin pu entrer en service début novembre.
La solution WASPLab, distribuée en France par la société bioMérieux, est composée de deux parties entièrement automatisées : un ensemenceur et deux incubateurs. L’ensemenceur assure le dépôt des échantillons, en moyenne 300 par jour, sur les boites de Pétri en imitant tous les gestes techniques faits manuellement jusqu’alors. Une fois ensemencées, les géloses traversent la cloison via un tapis roulant pour être incubées dans l’une des deux étuves (800 emplacements d’un côté et 1 600 de l’autre dans une atmosphère enrichie CO2). Chaque boite est photographiée par un imageur à intervalles réguliers sans jamais sortir de l’incubateur. L’équipe d’une vingtaine de techniciens spécialisés a du s’approprier cette nouvelle technologie n’ayant plus de boite dans la main mais une image en très haute résolution à l’écran. Les colonies repérées à l’écran entrainent la sortie des géloses vers le technicien pour une identification du germe ou un antibiogramme, alors que les cultures restées stériles en fin d’incubation sont automatiquement jetées. Chaque poste de travail est composé de deux écrans, l’un qui permet la visualisation des images des cultures et l’autre sur lequel se trouve le logiciel de résultats communiquant avec le prescripteur. « Notre laboratoire est très informatisé ce qui est un peu exceptionnel en microbiologie. Nous avions déjà commencé cette transformation il y a cinq ans à peu près. Cela nous a beaucoup aidé pour ce projet et nous a permis d’intégrer facilement et rapidement tous les nouveaux éléments » précise Anthony Michaud, praticien hospitalier, porteur du projet.
L’intérêt de tels équipements réside en premier lieu dans la qualité optimale des résultats. Une fois les prélèvements déposés sur l’ensemenceur, les cultures restent dans une enceinte filtrée sans être manipulées et encourent donc moins de risque de contamination. Les échantillons y sont maintenus à une température constante favorisant la croissance des germes et ainsi la rapidité dans le diagnostic des infections. L’automatisation offre un gain en termes de traçabilité et en diminue le risque d’erreurs. Mais une telle installation est un réel chamboulement dans l’organisation du laboratoire. Certes, la machine dispense des tâches les plus rébarbatives, mais il faut s’adapter à la rigueur liée à l’informatisation dans une discipline où chaque cas est particulier. Toute l’équipe a d’ailleurs bénéficié d’une formation proposée par la société bioMérieux pour l’accompagner dans ce changement.
L’activité du laboratoire a été maintenue pendant l’installation des équipements dans le même espace. « Il ne s’agit pas d’un appareil que l’on pose et que l’on utilise tout de suite. Il vient se calquer sur l’activité du laboratoire déjà existante. Il est paramétré à la carte permettant ainsi de garder la même qualité de rendu de résultats qu’auparavant. Nous sommes donc très exigeants » explique le Dr Michaud. Cette opération, qui représente un investissement de l’ordre 1 300 000 euros, est en phase de montée en puissance pour un fonctionnement 24h/24 et une prise en charge de 100% des prélèvements prévus au printemps prochain.