Florence Sirot et Charlotte Rivassoux sont infirmières au sein de l’unité d’hygiène hospitalière du CHU. Elles participent à la prévention des infections nosocomiales. Leurs missions auprès des unités de soins : informer, former, surveiller. Il n’est pas rare de les croiser à pied ou à vélo, leur seau jaune rempli de prélèvements.
À pied ou à vélo, Florence Sirot et Charlotte Rivassoux font parties de ces visages que l’on croise souvent au sein du CHU. Membres de l’unité d’hygiène au sein du département des agents infectieux, les deux infirmières sillonnent la cité hospitalière affublées de leurs seaux jaunes de prélèvement et de leurs sacoches d’analyse bien remplies. “Quand on arrive dans les services avec notre seau, on entend souvent “mais je n’ai pas fait le ménage !” Mais on n’est pas là pour ça. À force, on nous reconnaît”, plaisante Florence Sirot.
Cette unité est sans doute une des plus mobile du CHU. Avec une moyenne de 10 000 pas quotidiens, podomètre à l’appui, on peut dire que Florence Sirot et Charlotte Rivassoux ont les mollets musclés. “J’ai demandé un vélo pour un soucis de rapidité et de confort car, mine de rien, les prélèvements pèsent un certain poids, précise Florence Sirot. À vélo, je me suis rendue compte qu’il y a des faux plats au CHU.”
“Les germes peuvent être véhiculées par l’eau. Notre travail détermine l’origine de la contamination s’il y a suspicion.” Il se peut donc que le patient ait “apporté” le germe ou que ce dernier soit déjà présent dans un point d’eau “qu’il faudra isoler et sécuriser tout de suite”.
Pas de journée type
Les surfaces font aussi l’objet d’une surveillance. Les blocs opératoires ne sont pas non plus oubliés. Toutefois, Florence Sirot et Charlotte Rivassoux n’y interviennent pas. C’est le travail de deux agents préleveurs : “Nos collègues interviennent entre 5h et 13h, quand les salles sont libres et que les particules d’air sont au repos.” Le week-end, le directeur de garde est sollicité en cas d’extrême urgence et contacte l’agence régionale de santé. Selon les infirmières, ce sont des situations rares.
Il faut avoir à l’esprit que la surveillance de la cité hospitalière ne se fait pas en un claquement de doigt. Charlotte Rivassoux et Florence Sirot suivent un agenda précis qui échelonne les visites des pavillons à Poitiers et à Lusignan, tout en tenant compte des imprévus. “Nous sommes contactées tous les jours. Cela peut être une simple question ou bien une demande d’intervention”, souligne Charlotte Rivassoux. Dans le premier comme dans le second cas, les infirmières donnent un premier élément de réponse dans le quart d’heure : “Il faut être rapide, mais ne pas se précipiter afin de résoudre la problématique et coller à la réalité du terrain.”
Les projets, les protocoles et les audits sont menés en équipe et les rapports sont soumis à la relecture des praticiens hospitaliers. Au sein de l’unité, on compte une dizaine de personnes sous la houlette du docteur Olivier Castel. Les prélèvements sont analysés au laboratoire d’hygiène hospitalière où trois techniciens officient.
Quand on leur demande de décrire une journée type, Florence Sirot et Charlotte Rivassoux sourient : “C’est très difficile! Nous planifions notre activité mais il y a toujours des imprévus. On ne s’ennuie jamais, c’est certain !” Travailler au sein de cette unité plus que mobile est un choix, les deux infirmières ne regrettent pas.
Florence Sirot et Charlotte Rivassoux, leur parcours Florence Sirot, 47 ans, et Charlotte Rivassoux, 39 ans, ont réalisé leurs études d’infirmière à Poitiers. La première a intégré l’unité d’hygiène hospitalière il y a un an et demi et la seconde, depuis six mois. Florence Sirot a évolué pendant sept ans aux urgences de cardiologie et quinze ans aux urgences adultes. Sensible à l’hygiène, l’infirmière passera son diplôme universitaire d’hygiène hospitalière à Poitiers et profitera d’une libération de poste pour intégrer le service. Charlotte Rivassoux, quant à elle, a effectué des remplacements pendant deux ans au sein du CHU avant d’intégrer le service d’hématologie et oncologie pendant quatre ans où elle sera sensibilisée aux environnements protégés. Pendant onze ans, elle sera dans le service orthopédie et traumatologie. Avant de passer son diplôme universitaire, Charlotte Rivassoux a bénéficié d’une formation pour être correspondant d’hygiène. Aujourd’hui, elle partage son temps de travail entre l’unité d’hygiène hospitalière et l’unité d’hémovigilance. |