Urologie : un laser pour illuminer la vie des patients atteints d’adénome prostatique

Le service d'urologie du CHU de Poitiers vient de se doter du Greenlight. Ce laser, mis au point par le laboratoire AMS, a été spécialement conçu pour traiter l'hypertrophie bénigne de la prostate (ou adénome prostatique) sous endoscopie grâce à la photovaporisation prostatique.

Le traitement de cette pathologie qui provoque des troubles urinaires est courant. Avec 70 000 interventions par an, c’est une des opérations les plus pratiquées en France. Il faut dire que 60 % d’une classe d’âge sera traitée dans sa vie, que ce soit médicalement ou chirurgicalement. Pour diminuer la taille de la prostate, plusieurs techniques chirurgicales existent, comme la résection endoscopique trans-urétrale, mais elles présentent des contre-indications pour certains patients, notamment pour ceux présentant des risques d’hémorragies.

« Une méthode séduisante »
« Grâce au laser, des personnes qui ne peuvent pas être opérés actuellement au CHU vont l’être », assure le Dr Thomas Charles, urologue au CHU. Cette technique qui consiste à passer par les voies naturelles pour atteindre la prostate et en réduire la taille grâce à l’action du Greenlight présente de nombreux avantages. « Le plus important est qu’elle réduit les risques de saignement et de complication », explique Franck Bruyère, professeur d’urologie au CHU de Tours et pionnier de cette technique en France. Avec plus de 600 photovaporisations prostatiques à son actif, le Pr Bruyère possède le recul nécessaire pour juger cette technique. Il la recommande particulièrement aux patients qui souffrent de maladie cardio-vasculaires ou qui prennent des traitements qui fluidifient le sang, comme l’aspirine.

« C’est une méthode séduisante, poursuit le Dr Charles. Non seulement pour nous, car il y a moins de complication à gérer, mais aussi pour le patient, car la sonde urinaire peut être retirée dès le lendemain de l’intervention. L’opération, qui peut se pratiquer sous anesthésie générale ou locale, permet aussi une diminution de la durée moyenne de séjour. L’année prochaine, nous comptons même la pratiquer en chirurgie ambulatoire. »