Dès le 6 janvier, le CHU de Poitiers était prêt pour vacciner les personnes prioritaires de la campagne vaccinale : les résidents des EHPAD et des unités de soins de longue durée, le personnel travaillant dans ces services ainsi que les professionnels de santé hospitaliers et libéraux de plus de 50 ans et ceux présentant une comorbidité ou un état de santé susceptible de provoquer une forme grave de la maladie. Depuis le 18 janvier, les différents sites de l’hôpital assurent, en plus, la vaccination des personnes de plus de 75 ans. Mais pour que cela soit effectif, il a fallu s’organiser et être très réactif.
Des centres en un temps record
Pour répondre aux directives ministérielles relatives à la campagne vaccinale, le CHU de Poitiers a mis en place sur le territoire de la Vienne trois centres de vaccination dans des délais extrêmement courts : à Poitiers le 6 janvier, à Châtellerault le 11 janvier et à Montmorillon le 15 janvier. Un quatrième centre a été ouvert le 21 sur le site hospitalier de Loudun avec la mobilisation de généralistes. Marie-Agnès Duvigneaux, Natacha Hays et Florence Loger, toutes trois cadres supérieurs de santé respectivement à Châtellerault, à Poitiers et à Montmorillon, ont coordonné l’installation de ces centres et la gestion des ressources humaines nécessaires.
Mettre en place de telles unités suppose de l’espace pour un accueil, des postes pour la collecte de données administratives, des salles pour des entretiens médicaux, des salles pour la vaccination et un espace pour surveiller les personnes vaccinées pendant 15 minutes. A cela s’ajoutent les contraintes liées aux mesures sanitaires et à l’organisation d’un circuit du patient limitant les contacts entre eux. Mais avec l’appui de différents services supports - logistique, informatique, sécurité, nettoyage, etc. - chaque centre était prêt dans les temps, voire même avant puisque les sites de Montmorillon et Châtellerault ont dû assurer des vaccinations avant même le lancement de la vaccination des personnes de plus de 75 ans.
Les trois cadres supérieurs de santé sont également parvenues à mobiliser dans des délais relativement courts le personnel paramédical nécessaire au fonctionnement des centres, du personnel ravi de participer à la campagne vaccinale. Chaque site s’est organisé selon ses propres moyens et sa disponibilité en effectif. A Montmorillon, le centre fonctionne à effectif constant, la vaccination s’ajoutant à la charge de travail du personnel paramédical – comme médical. Fort heureusement, il bénéficiera dans les jours qui viennent, de l’aide de professionnel de santé libéraux ou de retraités. « La cohésion ville-hôpital est une véritable force face à ce défi » précise Florence Loger. A Châtellerault, les personnels paramédicaux affectés sur le centre se sont positionnés sur des heures supplémentaires, venant réaliser les vaccinations avant ou après leur travail. A Poitiers, le centre assure près de 250 vaccinations par jour et mobilise trois infirmières diplômées d’état – du pôle médipool et du pôle femme-mère-enfant - par jour en journée de 10 heures. De plus, des aides-soignantes, affectées normalement sur le centre de dépistage, sont présentes pour aider les personnes à se déplacer ou se déshabiller quand cela est nécessaire. Pour gérer tout ce petit monde, Natacha Hays bénéficie de l’aide précieuse de l’équipe d’encadrement du pôle médipool, « une équipe extrêmement solidaire et investie ainsi que l’engagement de Corinne Gibault, cadre de santé et de Guylaine Gervais Métais, coordinatrice des secrétaires et référentes médico-administratives, qui sont toutes deux très impliquées. »
Les centres du CHU ont donc pu prendre en charge la vaccination des personnes âgées de plus de 75 ans dès le 18. Comme l’explique Marie-Agnès Duvigneaux : « Nous avons pu ouvrir grâce à la participation active de tout le monde. Nous avons bénéficié d’une grande réactivité des différents professionnels que ce soit les services techniques, les services logistiques et les professionnels de santé. »
Mobilisés depuis presque un an
Soulignant la mobilisation des professionnels de terrains qui ont permis la mise en place de centres de vaccination en un temps record, Natacha Hays rappelle que ces mêmes professionnels sont mobilisés depuis presque un an : « Depuis l’apparition de la covid, c’est une adaptation en permanence avec des professionnels qui, pratiquement pour les trois-quarts, prennent en charge la covid sur le dépistage, sur les mobilités externes en dépistage et aujourd’hui la phase de vaccination. Ils sont très investis depuis le départ et montrent une réelle satisfaction ». Et cette grande motivation du personnel se constate aujourd’hui encore dans les centres de vaccination ce dont se réjouit Stéphane Michaud, coordonnateur général des soins, satisfait par l’importante mobilisation du personnel souhaitant participer à la campagne vaccinale.
Marie-Agnès Duvigneaux, Natacha Hays et Florence Loger sont également mobilisées depuis presque un an. Elles ont participé à la mise en place d’unités dédiées covid, de centres de dépistage et plus récemment de centres de vaccination. Et même si tout n’est pas facile, elles sont très présentes auprès des personnels affectés dans les centres. Aider, rassurer et faire face aux dysfonctionnements, tel est leur quotidien. Elles sont présentes pour rassurer les infirmières sur la préparation particulière des injections – un flacon pour 6 injections, et leurs contraintes horaires d’utilisation. Elles sont présentes pour assister les infirmières dans la préparation de ces vaccins. Elles sont un soutien sans faille pour les équipes.
Et la mobilisation de tous est aujourd’hui récompensée par les retours extrêmement positifs des usagers. De plus, Florence Loger précise que la population de plus de 75 ans « est extrêmement bienveillante envers les soignants en charge de la vaccination. Et cela se passe dans un climat serein, apaisé et extrêmement bienveillant. »