Pneumologie : un déménagement qui marque la fin d’une époque pour le pavillon René-Beauchant

Déménagement du pavillon Réné-Beauchant vers le centre cardio-vasculaire.

« Nous avons quitté le pavillon René-Beauchant avec nostalgie », indique le Pr Jean-Claude Meurice, chef du service de pneumologie du CHU de Poitiers. Le jeudi 11 et le vendredi 12 mai, le dernier service encore présent dans le pavillon René-Beauchant a en effet déménagé au 7e étage de la tour Jean-Bernard, entraînant la fermeture du bâtiment construit en 1970.

« Nous étions satisfaits des fonctionnalités mises en place et organisées pour la réalisation de nos différentes activités, avec une qualité de vie associée à l’environnement pavillonnaire. Néanmoins, nous étions également conscients des inconvénients liés à l’éloignement des services avec qui nous travaillons régulièrement. C’est avec ce sentiment d’amélioration des conditions de travail avec ces services que nous abordons notre arrivée à Jean-Bernard », poursuit le Pr Meurice.

Le déménagement de la pneumologie mais aussi du service des explorations fonctionnelles, physiologie respiratoire et de l’exercice s’est déroulé sans encombre, en grande partie grâce à la préparation et l’anticipation des cadres de santé du service qui ont su gérer la situation au mieux. « Je voudrais d’ailleurs louer l’investissement du personnel du service, ainsi que sa capacité d’adaptation et d’initiative face aux problèmes rencontrés au cours de cette période », souligne le Pr Meurice. Des qualités qui seront de nouveaux appréciées dans dix-huit mois, lorsque le plateau technique, le secteur de consultation et l’hôpital de jour du service de pneumologie déménageront dans leurs nouveaux locaux définitifs, actuellement en travaux. Seule l’unité d’hospitalisation restera dans l’aile D du 7e étage.

En attendant, ces locaux provisoires permettent au service de gagner en confort : les chambres des patients et les locaux de l’hospitalisation traditionnelle dans lesquels évolue le personnel sont en effet plus grands et plus agréables que ceux du pavillon Beauchant. « Au-delà du déménagement, notre plus gros défi consiste à gérer le fait que l’unité passe de 36 à 29 lits, affirme le Pr Meurice. Il va falloir adapter notre activité et notre organisation à cette nouvelle donne.

René Beauchant, du médecin au pavillon de la Milétrie

Né le 1er novembre 1873 à Vivonne, René Beauchant a été professeur suppléant à l’Ecole de médecine et adjoint des hôpitaux à Poitiers. Il fut le premier en France à comprendre l’importance de la psychanalyse. De plus, il œuvra toute sa vie pour faire comprendre aux médecins sans garantie sociale, l’intérêt des mutuelles et de la solidarité. Il décéda en 1952.

La direction du CHU de Poitiers décide de lui rendre hommage en 1970 en nommant un de ses pavillons René-Beauchant. Ce dernier est inauguré par le ministre de la Santé de l’époque, Robert Boulin. De nombreux services de médecine s’y installent : cardiologie, médecine interne, rééducation fonctionnelle et rhumatologie, ainsi qu’un service de radiologie générale. Puis la pneumologie et les explorations fonctionnelles, physiologie respiratoire et de l’exercice y trouvent leur place.

En 1998, ce bâtiment connaît une extension pour développer la chirurgie cardiaque et cardio-thoracique. De nouveaux blocs opératoires voient le jour, ainsi qu’une unité de réanimation.

En octobre 2001, Bernard Kouchner, ministre délégué à la Santé, et Marie-Georges Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports, inaugurent une antenne médicale de lutte contre le dopage, la 2e en France après Nancy.

En 2006, le service de radiologie, devenue une unité du pôle imagerie, accueille le premier scanner 64 barrettes à visée cardiologie en France.

Au premier semestre 2017, tous les services présents dans le pavillon ont déménagé dans le centre cardio-vasculaire ou dans Jean-Bernard, laissant le bâtiment vide. Sa démolition, évoquée dans un premier temps, n’est plus d’actualité, mais son sort n’est pas encore fixé. Toutes les portes et les fenêtres du pavillon vont être renforcées pour en maximiser la sécurité.