ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUE
L’examen anatomo-pathologique
L’anatomie pathologique est l’étude morphologique des modifications anormales des cellules et des tissus. La première application de cette discipline médicale est le diagnostic des maladies et notamment des cancers. La classification des cancers et des tumeurs bénignes repose essentiellement sur des critères anatomo-pathologiques.
Différents moyens morphologiques sont utilisés depuis l’étude macroscopique jusqu’à la microscopie électronique, et la biologie moléculaire in situ, mais l’outil le plus utilisé est le microscope optique standard qui permet l’observation des tissus (histopathologie) et celle des cellules isolées (cytopathologie) après un temps de préparation et de coloration en laboratoire des échantillons. Ces derniers correspondent à des prélèvements obtenus par biopsie, chirurgie, frottis, ponction, etc…
En pratique le pathologiste, médecin spécialiste souvent désigné « anapath », effectue l’examen au microscope de lames de verre supportant les échantillons. Le travail du pathologiste consiste en l’interprétation des lésions observées sur ces lames. On peut comparer cette démarche à l’analyse des clichés d’imagerie par le radiologue. Le diagnostic anatomo-pathologique est un acte médical et non le résultat d’un processus automatisé.
Compte tenu de l’étendue et de la complexité des pathologies étudiées, l’anatomie pathologique a dû évoluer dans ses moyens et dans son organisation. Ainsi la discipline a emprunté à la biologie des techniques immunologiques et d’hybridation in situ pour ne citer que les plus utilisées. Par ailleurs les cas difficiles font l’objet de discussions entre pathologistes et l’avis de référents dans les différentes pathologies est souvent sollicité.
Dans le domaine de l’oncologie, l’anatomie pathologique est présente aux différentes étapes que constituent le dépistage, le diagnostic et le choix du traitement.
Le dépistage
L’examen de dépistage le plus connu est le frottis du col utérin, à la recherche de lésions précancéreuses. Le gynécologue ou le médecin traitant qui réalise le prélèvement étale sur une lame de verre les cellules qu’il a recueillies sur la spatule ou la brosse, et adresse la lame au pathologiste. Celui-ci fait colorer la lame puis l’examine au microscope.
Le diagnostic
Le diagnostic et la classification précise de plus de 95% des tumeurs repose sur des critères histopathologiques. De ce diagnostic dépendent le pronostic et les indications thérapeutiques.
La première étape du diagnostic consiste à déterminer si une tumeur est bénigne (guérie par simple exérèse chirurgicale) ou maligne (cancer).
La place de l’anatomie pathologique dans le choix du traitement
L’examen extemporané
Il est réalisé pendant une intervention chirurgicale. Sa durée est inférieure à 30 minutes. En fonction du résultat, le chirurgien pourra prendre la décision opératoire la plus adaptée.
Parmi les actes qui motivent cet examen on peut notamment citer la lobectomie thyroïdienne pour un nodule suspect, ou l’étude du ganglion sentinelle avant un éventuel curage ganglionnaire.
La détermination du type précis d’une tumeur
Selon que la tumeur correspond à un carcinome, à un sarcome ou à un lymphome et en fonction de son stade d’extension elle requiert une stratégie thérapeutique spécifique.
La recherche du statut hormonal d’une tumeur
La présence de récepteurs hormonaux est un élément important dans la prise en charge d’une tumeur. C’est le cas des cancers du sein.
L’immuno-histo-chimie permet également d’identifier des cibles spécifiques de certaines chimiothérapies (thérapies ciblées).
La place de l’anatomie pathologique dans la recherche contre le cancer
L’anatomie pathologique est un des outils dont disposent les chercheurs. L’approche morphologique et les techniques d’étude in situ sont complémentaires de la recherche clinique et de la recherche fondamentale entre lesquelles l’anatomie pathologique constitue souvent un pont.
La tumorothèque
Elle conserve des fragments tumoraux échantillonnés, validés et annotés par les pathologistes. Elle présente un double rôle : sanitaire – à visée thérapeutique, et de recherche. L’utilisation en recherche respecte l’anonymat du patient et requiert sa non opposition.
1 thoughts on “Pathologies et prise en charge”