LA THÉRAPIE PHOTODYNAMIQUE (Dr Barrioz)
Il s’agit d’un nouveau traitement des cancers ou lésions précancéreuses de l’appareil digestif.
Cette technique s’applique essentiellement aux cancers des voies biliaires (cholangiocarcinomes), aux cancers du pancréas (adénocarcinomes, ampullomes ou tumeurs mucineuses), et cancers de l’oesophage. Cette thérapeutique est utilisée soit en cas de lésion digestive localisée et superficielle à visée curative (pour une guérison) soit chez des malades inopérables (à visée palliative) afin de stabiliser ou limiter l’évolution de la tumeur.
Le principe en est le suivant, on injecte par voie intraveineuse un produit photosensibilisant (réagissant à la lumière) , celui-ci se concentre pendant 48 H dans la tumeur (car cellules à multiplication rapide). On réalise ensuite une endoscopie à l’aide d’une caméra (endoscope) par voie buccale, et on éclaire la tumeur à l’aide d’une fibre laser spéciale (laser colorant). En réaction à cette lumière (réaction photochimique) le produit photosensibilisant concentré dans la tumeur entraine une destruction de celle-ci.
Dans certains cas plusieurs séances de traitement sont nécessaires. Chaque séance nécessite 2 à 3 jours d’hospitalisation. Le patient élimine le produit photosensibilisant en 15-30 jours, le malade doit se protéger pendant ce temps de la lumière vive, car sa peau et ces yeux restent très sensibles à la lumière, ou s’il doit sortir porter des vêtements couvrants et des lunettes spéciales (indice 4). Il peut après ce délai de nouveau reprendre ces activités habituelles sans protection.
Dans le cholangiocarcinome, 70% des malades sont inopérables, la thérapie photodynamique permet dans cette situation défavorable une amélioration considérable de la qualité de vie des malades (moins de réhospitalisation) et une survie multiplié par 5.
LA TECHNIQUE DE L’ENTÉROSCOPIE A DOUBLE BALLON EN ENDOSCOPIE DIGESTIVE (Dr Barrioz et Dr Wangermez)
Cette technique, créée en 2002, permet d’explorer l’intestin grêle avec un endoscope particulier appelé entéroscope. Il est surtout dédié à l’endoscopie interventionnelle, c’est à dire la réalisation de traitement par voie endoscopique de lésion du grêle : coagulation de malformations vasculaires ou d’ulcères hémorragiques, ablation ou destruction de tumeurs, dilatation de sténoses (rétrécissements). Ceci évite de nombreuses interventions chirurgicales lourdes.
Cette technique est le parfait complément de l’entéroscopie par vidéo capsule, qui est un examen lui uniquement diagnostic. il s’agit d’une gélule que l’on avale est qui filme pendant 10 h l’intestin grêle. L’entéroscopie par vidéo capsule ne nécessite aucune hospitalisation ; en cas de lésion visualisé par cette capsule, elles seront traitée par entéroscopie double ballon.
L’entéroscopie double ballon elle nécessite une anesthésie générale de 30 à 60 mn, et une hospitalisation d’une journée. L’endoscope à double ballon dispose de deux ballonnets, dont l’un est situé sur un surtube dans lequel coulisse l’endoscope. L’entéroscope progresse au sein de l’intestin grêle par des manoeuvres successives et répétées, de poussées et de retraits de l’endoscope et du surturbe, et gonflage puis dégonflage successifs des ballonnets
L’entéroscopie à double ballon exige la collaboration d’un médecin et d’un assistant (médecin ou infirmière), l’un contrôlant la progression de l’endoscope et l’autre mobilisant le surtube.
L’examen permet de réaliser des biopsies (prélèvements de tissus pour analyse de leur nature), notamment pour la confirmation de maladies chroniques du grêle comme la maladie coeliaque ou la maladie de Crohn, des résections de polypes ou tumeurs du grêle et des coagulations, c’est à dire la cautérisation de lésions qui saignent de manière chronique (angiomes, taches vasculaires, ulcères).
Au CHU de Poitiers, plus d’une centaine d’entéroscopies par vidéo-capsule sont réalisées par an. L’acquisition d’un entéroscope double ballon a permis le traitement des lésions retrouvées grâce à la capsule, dans une trentaine de cas depuis début 2010. Dans la région centre ouest seul le CHU de Poitiers est équipé de cette technique, les hôpitaux de la région comme les CHU de Tours et d’Angers orientent régulièrement des malades vers le CHU de Poitiers pour la réalisation de cet examen.
CHOLANGIO-PANCRÉATOSCOPIE PAR VOIE ORALE (Dr Barrioz)
Il s’agit d’un système innovant couplant une colonne de vidéoendoscopie miniendoscope avec fibre optique permettant l’exploration endoscopique des canaux biliopancréatiques, par voie orale. La plupart des explorations actuelles des canaux biliaires ou pancréatiques sont du domaine de l’imagerie : soit par les médecins radiologues par voie externe par échographie (ultrasons) par scanner (rayons X) ou Imagerie par résonance magnétique (IRM), soit par voie interne par les gastro-entérologues notamment par échoendoscopie avec un endoscope muni d’une sonde d’échographie qui explore ces canaux à travers la paroi de l’estomac.
La cholangio-pancréatoscopie c’est l’exploration en directe par une minicaméra, un miniendoscope introduit par voie orale directement dans les canaux, d’où une qualité inégalée d’exploration et surtout contrairement aux méthodes radiologiques avec la possibilité en direct sous contrôle visuel, de prélèvements à l’aide de pinces ou de traitements à l’aide de laser (destruction de calcul ou tumeur).
Seulement 8 appareils sont installés en France, Poitiers est le seul centre de tout le grand ouest de la France a être équipé de cette technique. Elle est utilisée dans le cadre de diagnostic difficile de lésion ou sténose intracanalaire pour différentier les sténoses ou tumeurs bénignes des cancers, pour le dépistage et la surveillance des malades avec lésions précancéreuses, mais surtout pour le traitement en direct intra-canalaire des cancers, tumeurs bénignes ou calculs des canaux biliaires ou pancréatiques.
Mini-endoscope (caméra) usage unique pour cholangio ou pancréatoscopie dans lequel on peut introduire une pince ou fibre laser