Équipements et innovations médicales

LA RADIOTHÉRAPIE EXTERNE

  • 4 accélérateurs Elekta, avec collimateurs multilames et imagerie embarquée (« Conebeam CT »),

Accélérateur Elekta du CHU de Poitiers

  • 1 accélérateur Accuray Cyberknife,

Cyberknife du CHU de Poitiers

  • 1 scanner dosimétrique,

Scanner dosimétrique du CHU de Poitiers

  • Logiciel de planification : Ray station

 

LA CURIETHÉRAPIE

Définition

La curiethérapie est une technique d’irradiation consistant à introduire une ou plusieurs sources radioactives au contact ou à l’intérieur même de la tumeur.

Ce traitement cible directement la zone cancéreuse. Dans certaines localisations (cancer de prostate, de l’endomètre, du col), cette irradiation est systématiquement choisie pour sur imprimer la tumeur et épargner les tissus seins au contact de celle-ci.

La prise en charge par curiethérapie des patients de la région Poitou-Charentes est réalisée dans le cadre de réunions pluridisciplinaires du réseau  Poitou-Charentes associant les chirurgiens, les spécialistes d’organe et les oncologues. Ce traitement de recours  est le plus souvent complémentaire à la chirurgie et à la radiothérapie délivrées dans la région.

Le CHU de Poitiers dispose depuis 2009 d’une unité de curiethérapie moderne Haut débit régionale avec un salle d’application protégée, un projecteur de source HDR, un accès à l’imagerie moderne (scanner et IRM, écho-doppler), des logiciels de dosimétrie et de navigation tridimensionnelle. Le CHU de Poitiers dispose d’un secteur d’hospitalisation de 6 lits pour prendre en charge annuellement 200 curiethérapies dans le cadre d’une hospitalisation de semaine ou en ambulatoire.

Deux types de curiethérapies sont proposées aux patients selon le type de la tumeur et leur stade.

  • La curiethérapie à l’iode 125 libre ne concerne que les cancers intra prostatiques pour lequel le bilan ne montre pas de risque de maladie générale. Cette technique met  en place des grains d’iode 125 de façon définitive. L’équipe du CHU a développé une curiethérapie en temps réelle par navigation tridimensionnelle sur image Echographique et résonance magnétique. Cette curiethérapie  permet la surimpression des zones cancéreuses intra prostatiques par une optimisation de la position des grains d’iodes libres au sein de la prostate. Le CHU de Poitiers a réalisé 850 implants et formé 12 centres européens depuis 2000. Cette technique est pratiquée en ambulatoire ou en hospitalisation.

Curiethérapie iode 125       Curiethérapie iode 125 bis

  • La curiethérapie à haut débit de dose (HDR) utilise une source radioactive de petite taille (0.3 x 4 mm) qui se déplace pas à pas à l’intérieur de vecteurs placés dans la tumeur à irradier. Un robot pilote se déplace et module le temps d’arrêt par position au sein des vecteurs placé selon la proximité de cette position par rapport à la tumeur. Le traitement dure quelques minutes et est répété entre une et neuf fois par semaine. Cette curiethérapie est réalisée soit en ambulatoire ou en hospitalisation de semaine. Elle est délivrée soit après une radiothérapie en cinq séances (deux nuits) soit seule en neuf séances (quatre nuits). Les séances de curiethérapie s’effectuent dans une salle protégée au niveau du plateau technique de curiethérapie. La consultation initiale de curiethérapie est souvent réalisée sous gaz anesthésiant pour améliorer le confort de la patiente.

Curiethérapie haut débit doses

Localisations traitées par curiethérapie (HDR)

  • Cancers de l’endomètre : une curiethérapie ambulatoire est souvent réalisée pour prévenir les récidives sur le fond vaginal. Elle est réalisée en ambulatoire une fois par semaine soit seule en quatre séances soit après une radiothérapie en deux séances.

Curiethérapie de l'endomètre

  • Cancer du col utérin : il s’agit d’une curiethérapie utéro-vaginale comprenant une sonde utérine et un anneau vaginale non invasif au cours de laquelle sont irradiés le col, les cul-de-sacs vaginaux. Pour des cancers localement avancés (extensions paramètriales, vaginales) ou peu répondeurs après radio-chimiothérapie, des vecteurs peuvent être associés à l’applicateur utéro-vaginal pour traiter complètement les extensions de la tumeur non couvertes par cet applicateur. Après la pose de l’applicateur sous anesthésie générale ou sous rachi anesthésie une dosimétrie tridimensionnelle est réalisée sur IRM.

Curiethérapie cancer utérin

  • Cancer de la prostate : Cette curiethérapie est utilisée en complément d’une radiothérapie externe loco-régionale pour des cancers de la prostate de pronostique intermédiaire et localement avancé. La surimpression par curiethérapie permet une protection des tissus sains (rectum, vessie) et une escalade de dose sur les zones tumorales intra-prostatiques. Cette technique nécessite une hospitalisation de deux nuits. L’irradiation est réalisée en temps réel sous échographie en deux séances espacées de six heures.
    Curiethérapie cancer de la prostate Curiethérapie cancer de la prostate bis
  • Cancer vaginal : Cette curiethérapie est utilisée seule ou en complément d’une radiothérapie externe loco-régionale  dans la cadre d’une hospitalisation de deux  nuits ou quatre nuits.
  • Cancer du canal anal : Cette curiethérapie est utilisée en complément d’une radiothérapie externe loco-régionale pour des cancers localisés hémi-circonférentiels dans la cadre d’une hospitalisation de deux  nuits et cinq séances.
  • Cancer ORL : Les localisations pouvant bénéficier d’une curiethérapie sont les zones orificielles (paupières, lèvre, nez, langue). Cette curiethérapie peut être réalisée en ambulatoire ou en hospitalisation de quatre nuits et neuf séances.
  • Cancer de la peau : La curiethérapie est souvent réalisée après l’échec de traitements locaux en ambulatoire ou en hospitalisation de deux nuits et cinq séances.
  • Cancer de la verge : La curiethérapie est réalisée en hospitalisation de quatre nuits en neuf séances pour les cancers localisés de la verge.
  • Chéloïde : La curiethérapie est réalisée en complément d’une exérèse de la chéloïde pour contrôler la cicatrisation en ambulatoire ou en hospitalisation de deux nuits et cinq séances
  • Sein : La curiethérapie HDR sur une semaine est en cours d’évaluation outre atlantique comme alternative à la radiothérapie externe conventionnelle délivrée en six semaines pour des formes localisées de bon pronostic chez les femmes ménopausées.
  • La curiethérapie HDR péri-opératoire : Cette technique consiste à déposer les vecteurs dans la zone tumorale non accessible à la chirurgie pendant l’intervention du chirurgien. Le patient est ensuite pris en charge par curiethérapie.