La technique du Lasik

La technique du LASIK (intra-stromal)

Ce terme est l’abréviation de Laser Assisted In situ Keratomileusis qui représente aujourd’hui la technique de référence en chirurgie réfractive par laser (près de 80% des chirurgies par laser). Elle a été introduite en France, après le laser Excimer de surface (PKR), au début des années 90.

Cette technique se décompose en deux étapes : la découpe d’un volet cornéen superficiel (entre 100 et 130µ) suivie du traitement par laser Excimer du défaut de vision (par sculpture de la cornée): myopie, hypermétropie, astigmatisme et presbytie.

Les avantages du Lasik par rapport à l’autre technique de surface (PKR) sont nombreux mais ce sont les examens préopératoires qui détermineront les possibilités et surtout les éventuelles contre-indications de telle ou telle technique (cornées fines et/ou asymétriques, kératocône). Les résultats visuels à moyen et long terme (après deux mois) sont identiques entre Lasik et techniques de surface, mais le Lasik permet une récupération visuelle plus rapide.

Il existe deux façons de découper une lamelle de cornée (volet): mécanique avec un appareil automatisé (microkératome) ou au laser femtoseconde.

Ecran du laser Femtoseconde réalisant la découpe du volet cornéen.

La première est celle qui dispose du plus de recul avec des dizaines de millions d’yeux traités de façon tout à fait satisfaisante dans le monde depuis plus de quinze ans. La deuxième, choisie au CHU de Poitiers, est plus récente en France (été 2004 pour les premiers centres équipés) ; elle est plus précise (diamètre et épaisseur du capot) et plus sécurisante pour le patient (« traitement 100% laser ») avec un risque encore plus faible d’incidents de découpe du volet cornéen. Ce sont les habitudes de chaque chirurgien et les examens préopératoires (notamment l’épaisseur de la cornée) qui déterminent la meilleure technique à utiliser. Cependant, de nombreuses études internationales ont prouvé qu’il n’existait aucune différence en terme de qualité des résultats entre les deux méthodes de découpe (efficacité, stabilité, effets secondaires).

 

Dans les deux cas, l’opération est très rapide et indolore : moins de vingt minutes pour les deux yeux pour un Lasik à découpe mécanique et moins de trente minutes pour un Lasik à découpe laser. Dans ces deux techniques, les deux yeux sont opérés en même temps sous anesthésie locale avec de simples gouttes.

Après l’intervention, pendant la phase de cicatrisation, l’œil gratte, pique, larmoie pendant quelques heures (4 à 5 maximum) et dès le lendemain, la vision est bonne. La récupération totale peut prendre plusieurs jours surtout dans les traitements correcteurs d’hypermétropie et de presbytie. Si à l’issue de la période normale de cicatrisation (entre 1 et 3 mois), le résultat visuel n’est pas complet, principalement dans les cas de forts défauts visuels, il sera possible de réintervenir pour corriger le défaut visuel résiduel (taux de retouche inférieur à 15% tous cas confondus).

Les effets secondaires sont principalement marqués par une sécheresse oculaire plus ou moins importante (surtout chez la femme après 50 ans) mais régressive en moins de trois mois et de possibles halos nocturnes (surtout dans les fortes myopies avec des patients à larges pupilles), eux aussi régressifs, en un à quatre mois.

Technique Lasik
L’opération par LASIK se réalise sous anesthésie locale. Elle est INDOLORE. L’œil est immobilisé par un anneau de succion pour permettre la création du capot en toute sécurité à une profondeur de 110 microns. La lamelle de cornée est soulevée. Le neuro-tracking est activé compensant les mouvements involontaires des yeux et assurant une grande sécurité. La photo-ablation au laser Excimer est réalisée, corrigeant ainsi le défaut visuel du patient. La lamelle de cornée est repositionnée. L’opération est terminée.

Laser personnalisé, custom, guidé par l’aberrométrie ou la topographie

Le Laser personnalisé est un mode de délivrance du faisceau laser (dans le Lasik ou les traitements de surface) qui permet de traiter plus spécifiquement les patients ayant une cornée atypique (mais non-pathologique, astigmatismes asymétriques par exemple) et présentant, indépendamment de leur trouble réfractif, des troubles pré-opératoires de la qualité de vision (halos et éblouissements). Pour dépister, avant la chirurgie, les patients pouvant bénéficier utilement de ce traitement, il est indispensable d’utiliser des outils diagnostiques appelés analyseurs de fronts d’ondes ou aberromètres (Zywave ou OPD-Scan). Ce mode de traitement est aussi très utile dans les cas de traitement antérieur décentré (retraitement). Les traitements « custom » sont aujourd’hui exagérément mis en valeur puisqu’il apparaît dans les études que seuls 5% des patients pourrait bénéficier d’un meilleur confort visuel grâce à cet outil.

Risques, effets secondaires et recommandations communs aux chirurgies lasers

Il est indispensable de préciser que comme dans toute chirurgie, il existe des risques.

L’évolution technologique des lasers et l’expérience des chirurgiens ont cependant permis d’en diminuer considérablement la fréquence. Ainsi, la prévalence d’une atteinte significative de la vision (le risque de perte de l’œil étant presque théorique, seulement quelques cas ont décrits dans la littérature mondiale sur plusieurs millions de patients traités) est d’environ un cas sur 1000.

Il existe trois catégories principales de complications :

  • La première est liée un problème de découpe du volet (Lasik). Il peut arriver que la découpe soit incomplète ou imparfaite, il faudra alors repousser l’intervention d’un à trois mois pour permettre une bonne cicatrisation du volet. Cette complication est peu gênante puisqu’elle ne fait que reporter l’intervention.
  • La deuxième est liée au faisceau laser : le décentrement, il est devenu encore plus exceptionnel avec l’arrivée des nouvelles machines aux systèmes de poursuite oculaire très performant (« eye-tracker »). Le patient obtiendra le plus souvent une acuité visuelle corrigée convenable, mais avec une gêne visuelle non négligeable (perception de halos, éblouissements, image double…). Il sera nécessaire de retraiter le patient pour lui redonner une cornée plus symétrique (logiciels particuliers de « Topolink »).
  • La troisième complication est l’inflammation-infection. Le risque en est diminué par l’utilisation systématique de traitements antibiotiques et anti-inflammatoires.

Il existe de plus quelques effets secondaires :

  • Sécheresse oculaire : elle peut être observée de façon transitoire pendant quinze jours à deux mois. L’acuité visuelle a alors tendance à fluctuer dans la journée. Systématiquement, des larmes artificielles sont prescrites pour diminuer cet effet secondaire. Elle est plus fréquente chez la femme de plus de 50 ans.
  • Perception de halos, éblouissements :
 il existe parfois une perception de halos dans les milieux peu éclairés et la nuit, surtout pour les patients ayant un défaut visuel important et les patients jeunes à pupilles larges. Ces halos diminuent avec la cicatrisation et le temps pour disparaître totalement le plus souvent en un à trois mois.

Les recommandations sont très simples

Aucune recommandation n’est préconisée avant l’intervention si ce n’est de ne pas porter ses éventuelles lentilles de contact le jour de la chirurgie et pour les femmes, de ne pas se maquiller.

Certains prescrivent un traitement local les trois jours qui précèdent (antiseptique, antibiotique). Le jour de l’intervention, après la chirurgie, il est nécessaire de rester chez soi sans rien faire et à partir du lendemain, il est souhaitable d’éviter toute activité aquatique pendant une dizaine de jours.