La spécialité de pneumologie se caractérise de manière générale par une grande variété de situations pathologiques pouvant aller de la situation d’urgence vitale la plus aiguë jusqu’au suivi et l’accompagnement au long cours de patients chroniques.
L’activité de pneumologie actuelle se caractérise aussi par une grande transversalité entre la ville et l’hôpital pouvant aboutir à des activités en commun sur un plateau technique ou dans le cadre de consultations spécialisées.
■ Les pathologies prises en charge
La variété des situations pathologiques rencontrées est très grande : asthmologie, pneumopédiatrie, oncologie thoracique, infections bronchopulmonaires et tuberculose, pathologie du sommeil, maladies bronchopulmonaires obstructives, pathologies de la plèvre, pathologie respiratoire professionnelle.
La pratique de la pneumologie à l’hôpital permet d’accéder à des prises en charge parfois plus spécialisées telles que la prise en charge de ventilation non invasive dans l’insuffisance respiratoire chronique ou la réalisation d’actes techniques sophistiqués tels que l’endoscopie bronchique interventionnelle (photo ci-contre).
L’organisation du service de pneumologie du CHU de Poitiers est adaptée à la prise en charge de patients hospitalisés par l’intermédiaire du service des urgences générales adultes, à l’occasion d’une pathologie aiguë, ainsi qu’aux demandes de prise en charge directe de médecins extérieurs libéraux et des autres centres hospitaliers de la région.
À cet effet, le service de pneumologie comporte 29 lits d’hospitalisation traditionnelle, ainsi que quatre lits d’hospitalisation de jour/semaine. Un secteur de plateau technique d’explorations bronchique et de la plèvre comprenant un secteur d’exploration endoscopique interventionnelle sous anesthésie générale est intégré au sein d’un plateau pluridisciplinaire.
L’hospitalisation traditionnelle
L’hospitalisation traditionnelle concerne tous les types de pathologies respiratoires précédemment citées au sein desquelles les plus fréquentes concernent la prise en charge de l’insuffisance respiratoire chronique, les infections bronchopulmonaires, ainsi que les complications respiratoires des patients porteurs d’une néoplasie pulmonaire en collaboration avec le pôle régional de cancérologie.
Par ailleurs, la compétence du service de pneumologie permet de prendre en charge les patients nécessitant un drainage thoracique dans le cadre du traitement du pneumothorax, et en période post opératoire de chirurgie thoracique. De même, en collaboration avec les kinésithérapeutes affectés au service de pneumologie, il est possible de débuter tous les types de ventilation non invasive au masque nasal, en dehors d’une phase aigue justifiant un contexte de réanimation, pour le traitement de l’insuffisance respiratoire chronique grave et du syndrome d’apnées du sommeil.
Certains patients peuvent être hospitalisés de manière prolongée en sortie de service de réanimation médicale pour la prise en charge d’une trachéotomie permettant l’autonomisation des patients et leur retour à domicile dans des conditions optimales d’utilisation de leur appareillage et d’entretien de la canule.
Certaines pathologies, dans un contexte de contagiosité ou d’immunodépression peuvent être hospitalisées dans ce secteur du service de pneumologie et bénéficier d’un isolement nécessaire à la mise en place de traitements adaptés.
L’hospitalisation de jour
L’hospitalisation de jour est destinée à la prise en charge de pathologies nécessitant soit un bilan comprenant la programmation de plusieurs examens successifs, soit le suivi au long cours d’affections dont l’efficacité du traitement doit être évaluée. Ces éléments concernent en particulier le bilan d’opacités pulmonaires ou le bilan de dyspnée pouvant intégrer des explorations programmées d’ordre cardiaque et respiratoire telles que l’insuffisance respiratoire chronique et l’hypertension artérielle pulmonaire. A cet effet, le CHU de Poitiers est centre de compétence dans l’hypertension artérielle pulmonaire, grâce au travail en commun des services de pneumologie, cardiologie, médecine interne, dermatologie, d’hépato gastro-entérologie et rhumatologie.
L’activité principale de cette unité est représentée par la prise en charge des troubles respiratoires au cours du sommeil, tant sur le plan diagnostique que thérapeutique, permettant, dans des conditions optimales d’éducation thérapeutique et de surveillance, la mise en place des traitements par ventilation au masque nasale en pression positive continue, et en ventilation non invasive.
Le secteur de consultations est le lieu de consultations multiples au premier rang desquelles on trouve :
- les consultations de pneumologie traditionnelle,
- les consultations d’asthmologie, avec une possibilité de consultation spécialisée pour la prise en charge d’asthmes sévères, sont plutôt réalisées au niveau du Centre régional d’allergologie,
- les consultations de suivi des patients traités pour syndrome d’apnées du sommeil, insuffisance respiratoire chronique sévère par ventilation non invasive
- les consultations d’aide au sevrage tabagique.
Des créneaux de consultation urgente sont disponibles sur appel des médecins généralistes, en particulier pour la prise en charge rapide d’opacités pulmonaires.
Le centre d’éducation des maladies respiratoires chroniques est situé au même niveau et s’occupe de l’éducation thérapeutique des patients atteints d’asthme, d’insuffisance respiratoire chronique et du syndrome d’apnées obstructives du sommeil.
Le centre de lutte antituberculeuse (CLAT) est une structure de prévention qui assure gratuitement la lutte contre la tuberculose, maladie contagieuse encore fréquente qui se soigne très bien par antibiotiques.
Missions
- Consultations de dépistage pour les populations à risque (radiographie pulmonaire, tubertest ou IDR, test sanguin immunologiques)
- Centralisation des déclarations obligatoires des cas de tuberculose de la Vienne et coordination avec l’Agence Régionale de Santé des enquêtes et du suivi épidémiologique,
- Enquêtes autour des cas de tuberculose et dépistage des sujets contacts.
- Suivi, bilan, et traitement des patients tuberculeux,
- Vaccination par le BCG contre la tuberculose
- Formation des acteurs de la lutte antituberculeuse
Qui sont les personnes concernées par le dépistage ciblé ?
La CLAT 86 effectue le dépistage de la tuberculose maladie ou de l’infection tuberculeuse latente chez les migrants ou les populations précaires qui nous sont adressées par les Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile, l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration, le Relais Georges Charbonnier, les services d’accueil des Mineurs Non Accompagnés, la Croix Rouges, les médecins traitants, les associations…
Qu'est-ce que la tuberculose ?
La tuberculose est une maladie contagieuse et dangereuse en l’absence de traitement. C’est une maladie causée par une bactérie Mycobactérium Tuberculosis ou bacille de Koch (B.K). La tuberculose touche dans 80 % des cas les poumons mais peut aussi toucher les ganglions, le cerveau, les os, le foie, les reins…
Toutes les personnes infectées par le bacille de la tuberculose ne développent pas la maladie :
- dans la majorité des cas, les patients présentent une infection tuberculeuse latente (ITL) qui est diagnostiquée par une réaction intradermique (intradermoréaction) ou par un dosage sanguin positif. La personne infectée n’est pas malade et n’est pas contagieuse ;
- dans environ un cas sur 10, la personne infectée, en particulier si ses défenses immunitaires sont altérées, développe la tuberculose maladie.
Comment se transmet-elle ?
Elle se transmet lorsque la personne malade tousse, parle ou crache : des microbes sont expulsés et peuvent être respirés par les personnes présentes dans la même pièce. Plus les contacts sont fréquents et prolongés, plus le risque d’être contaminé augmente.
L’infection ne se transmet pas par la nourriture ou par l’emploi d’objets ménagés, d’ustensiles.
Comment se traite-t-elle ?
Pour la tuberculose maladie, des antibiotiques sont donnés généralement pendant 6 mois à l’issue desquels le patient est guéri.
Pour l’infection latente, un traitement de 3 mois peut aussi être proposé afin d’éradiquer définitivement la bactérie et ainsi éviter une tuberculose maladie à long terme.
Existe-t-il un vaccin pour se protéger ?
Le vaccin contre la tuberculose ou B.C.G (Bacille de Calmette et Guérin) permet de diminuer le risque d’évolution vers la maladie en cas d’exposition à la bactérie.
La vaccination n’est plus obligatoire depuis 2007. Seules les personnes les plus à risque doivent en bénéficier.
Qu’est ce qu’une enquête autour d’un cas ?
La tuberculose est une maladie à déclaration obligatoire et anonyme.
Lorsqu’une personne présente une tuberculose, son médecin adresse une déclaration à l’Agence régionale de santé (ARS). L’ARS sollicite ensuite le CLAT du Département pour identifier les personnes de l’entourage qui ont été exposées.
Une infirmière contacte la personne malade durant son hospitalisation ou à son domicile.
Une liste des personnes en contact étroit est établie : membres de la famille, parents, amis, collègues… Un dépistage leur sera ensuite proposé par le CLAT.