La chirurgie du rachis fait partie des chirurgies fines nécessitant des gestes minutieux et précis. En effet, les structures osseuses et discales sur lesquelles nous pratiquons nos gestes (ostéotomies, mise en place d’implants, etc…) sont au cœur de structures nobles et fragiles telles que la moelle épinière, les nerfs, le tube digestif ou les gros vaisseaux sanguins.
L’utilisation du microscope et des loupes permet de travailler sereinement dans un environnement anatomique aussi exigeant.
Certaines interventions en chirurgie du rachis nécessitent la collaboration du patient pendant l’opération, par exemple pour positionner une électrode de stimulation de la moelle épinière exactement au bon endroit en testant la réponse du patient avant d’en implanter le dispositif.
Cela peut être vécu de manière inconfortable voire stressante alors que l’enjeu est fondamental.
À cet effet, nous avons développé la pratique de l’hypnose intra-opératoire grâce au Dr Chantal Wood et à son équipe d’hypnothérapeutes cliniciens.
Les patients sont préparés avant la chirurgie et pénètrent le jour de l’intervention dans un environnement de bloc opératoire donc ils peuvent choisir la couleur de l’ambiance lumineuse.
Un dispositif de sonorisation et de microphones pour l’hypnothérapeute et le patient leur permet d’échanger en direct.
Des textes, des impressions, des émotions et même des images sont projetés sur l’ensemble des écrans disponibles pour le patient et les soignants dans la salle d’intervention.
Nous avons récemment encore proposé aux patients de réaliser l’hypnose avec un casque de réalité virtuelle.
Celui-ci lui était posé devant les yeux avant, pendant et après la chirurgie pour lui fournir un substrat visuel à l’hypnose intra-opératoire.
À notre sens, ces nouvelles technologies vont révolutionner la prise en charge des patients, aussi bien dans le domaine des soins courants que dans des conditions opératoires.
Nous menons des projets de recherche pour documenter l’intérêt de ces techniques afin d’optimiser le confort, le ressenti du côté du patient et la qualité du geste opératoire du côté du chirurgien.
Tout converge vers une optimisation des soins dans l’intérêt du patient.
Notre appareil de neuromonitoring (NIM-ECLIPSE) est constitué de capteurs (positionnés sur le patient) qui permettent, durant l’intervention et malgré l’anesthésie générale, de surveiller l’intégrité de fonctionnement de la moelle épinière et des nerfs situés dans la colonne vertébrale.
Dans quels cas ?
Ce type de surveillance neurologique n’est pas systématique. Il est réservé aux procédures complexes de décompression de la moelle épinière et aux corrections de déformations sévères (scolioses, cyphoses, spondylolisthésis de haut grade…).