Au CHU de Poitiers, c'est le centre de ressources biologiques (CRB) qui réceptionne, conserve et met à disposition les ressources biologiques solides (tumorothèque) et liquides (biothèque) à des fins de recherche. Alors que la biothèque, située dans le centre d'investigation clinique, est certifiée depuis février 2014 (norme NF 96-900), la tumorothèque, située dans le service d'anatomie et cytologie pathologique, est engagé dans la démarche de certification.
« C’est très important d’être certifié, car les chercheurs ne travaillent qu’avec des tumorothèques certifiées », indique le Dr Eric Frouin, anatomo-cyto-pathologiste au CHU de Poitiers. « Cela garantit que la collecte, la préparation, la conservation et la mise à dispositions des échantillons ont été réalisées dans des conditions de qualité rigoureuses », complète Michèle Grosdenier, responsable fonctionnelle adjointe du CRB. C’est un gage de qualité, exigé depuis quelques années par les chercheurs et dont la mention apparaît de plus en plus dans les publications scientifiques. Nous devons rattraper notre retard vis-à-vis des autres tumorothèques déjà certifiées dans la grande région Aquitaine.
« Nous souhaitons sensibiliser les soignants, particulièrement les médecins, sur le caractère indispensable du consentement des patients pour l’utilisation de leurs échantillons. Des efforts importants ont été entrepris depuis six mois, mais ils sont insuffisants, rappelle le Dr Frouin (voir graphique 1). Nous souhaitons aussi interpeller les médecins du CHU et les chercheurs de notre région sur les ressources biologiques conservées dans la tumorothèque qui peuvent dès à présent servir dans des protocoles de recherche régionaux ou nationaux. »
En pratique, les prélèvements sont effectués dans les services ou au bloc opératoire une fois que le patient a reçu une information et signé un consentement éclairé. Il s’agit de demandes de tissus, notamment de tumeurs. Une feuille de route établie par le CRB va les accompagner du lieu de leur prélèvement à la tumorothèque pour assurer la qualité du prélèvement. « Chaque précieuse minute écoulée entre le prélèvement et la congélation provoque une destruction des ADN, des ARN et des protéines. Ces prélèvements ne pourront donc pas être utilisés pour la recherche », explique le Dr Frouin. « Nos audits de qualité ont montré que le délai de congélation des prélèvements était trop long pour un tiers d’entre eux », ajoute Michèle Grosdenier (voir le graphique 2).
L’intégration au CRB de la tumorothèque permet aux deux entités – tumorothèque et biothèque – de s’interconnecter. L’objectif, outre la mutualisation du personnel, est de simplifier les procédures pour les chercheurs qui souhaitent accéder aux prélèvements. « La certification nous a obligé à harmoniser nos procédures. Il n’y a désormais plus qu’une seule procédure et un seul interlocuteur pour accéder aux deux banques, simplifiant les démarches pour les chercheurs », explique Michèle Grosdenier.
Activité 2016 de la tumorothèque
Nombre d’échantillons reçus : 1213 Nombre d’échantillons sortis (incluant les blocs de paraffine) : 432 Nombre total d’échantillons conservés au 31/12/2016 : 17 602 |
Fondée en 2004 par le Pr Pierre Levillain, la tumorothèque est devenue en 2009 un établissement régional et conserve des prélèvements provenant de malades d’hôpitaux publics et d’établissements privés de l’ex région Poitou-Charentes. Elle relevait du service d’anatomie pathologique et a été gérée par Martine Potiron, cadre de santé, avec l’aide technique de Céline Archaimbault, technicienne en anatomie et cytologie pathologique, jusqu’en avril 2016 avant son intégration au CRB. C’est désormais Liliane Berland qui assure la partie technique avec le Dr Frouin et Michèle Grosdenier.
Comment solliciter la tumorothèque
Pour toutes les demandes de mises en place d’une nouvelle collection ou d’accès à des échantillons (mise à disposition) :
Pour chaque étape, le demandeur bénéficiera de l’appui et de l’aide technique du CRB. |