Se faire opérer par un robot, une première au CHU de Poitiers

Opération avec le robot chirurgical Da Vinci au CHU de Poitiers

C’est une grande première au CHU de Poitiers : lundi 25 novembre 2015, c’est un robot chirurgical, le Da Vinci® XI de dernière génération, qui s’est penché au-dessus du patient pour une intervention en bloc opératoire. Aux commandes de ces quatre bras motorisés, le Dr Olivier Celhay, urologue, a réalisé l’ablation complète d’un rein tumoral de plus d’un kilo, en moins de trois heures.

Alors que le chirurgien avait commencé à opérer, une variation anatomique qui ne pouvait être détectée au scanner est venue complexifier l’intervention, qui n’aurait sans doute pas été possible en cœlioscopie. Sans la précision permise par les trois bras porte-instruments articulés à 360° et la caméra 3D du robot, ce patient aurait donc dû être opéré en chirurgie classique, impliquant une incision beaucoup plus importante et un temps de récupération plus long. « L’ambiance au bloc opératoire était sereine : chaque membre de l’équipe était coordonné aux autres en toute confiance, assure le chirurgien, satisfait de cette première. Nous avons chacun bénéficié d’une intense phase de préparation, sur deux mois, avec 30 heures de simulateur sur place – comme les pilotes d’avion de ligne ! – et des temps de formations dans d’autres CHU, notamment à Tours, où j’avais été formé en 2007 à la chirurgie robotique pendant un an. »

Réduire les cicatrices et les temps de récupération
Régis L, premier patient à avoir bénéficié de l’intervention du robot au CHU de Poitiers, se porte bien. Cet acte mini-invasif ne lui a laissé que quatre minces cicatrices, une de 5 cm et trois de 0,5 cm. Un atout sur le plan esthétique, mais surtout sur le plan de la récupération, qui lui a évité les complications postopératoires qu’aurait pu favoriser son insuffisance respiratoire. Alimenté le jour-même de son intervention, Régis était sur pied le mercredi et sorti le jeudi, soit trois jours seulement après l’opération. Plus d’une semaine aurait été nécessaire après une chirurgie traditionnelle. « Je sens une petite douleur sur le côté, mais tout est normal, témoignait-il au lendemain de l’intervention. Le Dr Celhay et mon médecin traitant m’avaient bien expliqué que je serai opéré à l’aide d’un robot. Comme je suis un peu aventurier et que j’ai travaillé dans la mécanique, j’ai accepté : il faut suivre les évolutions du métier ! »

Depuis l’annonce de l’arrivée du robot au CHU, le service d’urologie, qui l’inaugure dans un premier temps, a constaté une nette augmentation des demandes des patients. Le Dr Olivier Celhay et son confrère, le Dr Pierre Pillot, affichent déjà complet jusqu’à fin février. L’essentiel de leurs interventions concernent les cancers du rein, de la prostate, de la vessie (ablation de la tumeur, de l’organe, reconstruction d’organe), ainsi que la chirurgie de la statique pelvienne. Dès le début 2016, les prélèvements familiaux de reins sur donneurs vivants commenceront à être réalisés en chirurgie robotique, qui s’étendra par ailleurs rapidement à d’autres spécialités comme la gynécologie et la chirurgie digestive. « Les chirurgiens attendaient le robot avec impatience, appuie le Dr Celhay. Cette chirurgie de pointe, mini-invasive, permet des gestes beaucoup plus techniques et ouvre la voie à de nombreuses innovations. C’est un bénéfice immense pour les patients. »

 

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