Chirurgie robotique : la fluorescence, un atout pour optimiser l’ablation des tumeurs rénales

Le robot chirurgical Da Vinci de dernière génération offre toujours plus de perspectives pour des traitements performants et innovants, au service des patients. Nouvel exemple concernant les tumeurs du rein, touchant environ 10 000 personnes chaque année en France : « Auparavant, il fallait pratiquer une large incision dans le dos pour enlever la tumeur, en essayant de préserver le reste du rein », explique le Dr Olivier Celhay, chirurgien dans le service d’urologie du CHU de Poitiers. L’avènement du robot chirurgical a permis de pratiquer cette intervention de façon mini-invasive : « Avec le robot, seules quatre incisions de 8 mm suffisent pour réaliser la même intervention. Les risques d’infection et la récupération est bien plus rapide, puisque les patients quittent le service en seulement deux à trois jours. »

Nouvel atout, la fluorescence au moyen d’un produit perfusé au patient durant l’intervention, permet désormais de repérer la vascularisation de la tumeur pour son ablation, préservant ainsi le fonctionnement de la partie saine du rein. « C’est ce qu’on appelle de la réalité augmentée : le chirurgien voit non seulement l’image de la caméra embarquée, mais, en plus, par-dessus, l’image vert fluorescent de la vascularisation de la tumeur ! C’est une très grande aide pour bloquer uniquement les vaisseaux allant irriguer la tumeur et réaliser son ablation sans conséquence pour le restant du rein », rapporte le praticien.

« De nouveaux marqueurs à l’étude »
Une soixantaine d’interventions ont ainsi été pratiquées au CHU de Poitiers et ont permis aux patients de conserver leur rein. Il s’agit la plupart du temps de tumeurs malignes découvertes par hasard sur un examen d’imagerie. Leur découverte précoce permet de réaliser ces traitements conservateurs, avec de très grands bénéfices pour les patients en termes de récupération après l’intervention. « De nouveaux marqueurs fluorescents sont actuellement à l’étude. Nous ne sommes qu’au tout début d’une nouvelle ère de traitements chirurgicaux ! s’enthousiasme le Dr Celhay. Il faut savoir qu’après ce type de traitement, les patients sont guéris dans l’immense majorité des cas et n’auront pas d’autres traitements complémentaires. »

Avant
Après

Une prise en charge pluridisplicinaire

Dix mille nouveaux cas de cancer du rein sont détectés chaque année en France. La plupart des personnes touchées ont plus de 60 ans mais cette pathologie peut aussi se déclarer chez des sujets plus jeunes. La chirurgie est le principal traitement de ce cancer lorsqu’il est localisé au rein. Au CHU de Poitiers, c’est le service d’urologie qui assure le traitement chirurgical de ces tumeurs rénales, après une décision au sein d’une commission pluridisciplinaire dédiée, composée de cancérologues médicaux, de radiologues, de radiothérapeutes et d’urologues.

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