Hématologie : donner sa moelle osseuse, un acte citoyen

Le Dr Christine Giraud, hématologue au pôle de cancérologie du CHU de Poitiers

« Les malades ont besoin de donneurs de moelle osseuse ! » Le docteur Christine Giraud, hématologue au pôle de cancérologie du CHU de Poitiers, s’investit tous les ans pour inciter les citoyens à s’inscrire sur le registre des veilleurs de vie. Chaque année, les étudiants de la faculté de médecine et de pharmacie de Poitiers se mobilisent pour organiser la journée du don de moelle osseuse, en partenariat avec le CHU, l’Etablissement français du sang et France Adot 86.

Lundi 16 octobre, le hall de la faculté a accueilli toutes les personnes curieuses et désireuses de se renseigner sur le don de cellules souches hématopoïétiques avec possibilité d’inscription sur le fichier national. « Je tiens à remercier les étudiants du Comité régional des étudiants en médecine de Poitiers et de l’Association des étudiants en pharmacie de Poitiers pour leur implication dans cette journée du don de moelle. Ils ont sensibilisé leurs camarades dans les amphis et ont accueilli les potentiels donneurs… », poursuit le Dr Giraud. Cette journée était co-organisée en collaboration avec le Dr Sarah Thévenot, pharmacienne au CHU de Poitiers, les professeurs Pascal Roblot et François Seguin, respectivement doyen et vice doyen de la faculté de médecine et de pharmacie, le personnel de la faculté de médecine et pharmacie et par le Pr Yves Jean, président de l’université de Poitiers. A l’issue de cette journée, 147 donneurs pourront être ajoutés au registre des veilleurs de vie et beaucoup d’étudiants ont pu être sensibilisés aux différents types de dons.

La moelle osseuse contre la leucémie
La greffe de cellules souches hématopoïétiques peut être le seul espoir de guérison pour certains patients atteints d’hémopathies et en particulier de leucémies. Il est alors indispensable de trouver un donneur compatible. Chaque individu possède sa propre carte d’identité génétique : on parle de système HLA (H= humain, L = leucocyte ou globules blancs, A = antigène) qui peut être déterminé par une simple prise de sang ou une analyse de la salive. Il est recherché en premier un donneur dans la fratrie (une chance sur quatre d’être compatible avec ses frères et sœurs) et s’il n’existe pas de donneurs dans la famille il faut rechercher un donneur dans les fichiers internationaux « La chance de trouver un individu compatible au hasard est de une sur un million… Autant dire que c’est très rare ! Raison pour laquelle de nouveaux donneurs doivent être sollicités. » Plusieurs conditions sont toutefois nécessaires à l’inscription : « Être en bonne santé et être âgé entre 18 et 50 ans. » Les personnes de moins de 50 kg et anciens transfusés peuvent être inscrits.

Sur l’ensemble des registres internationaux 75% des inscrits sont des femmes et une communication spécifique pour les hommes est souhaitable car les résultats des greffes des patients masculins sont meilleurs si le donneur est du même sexe. Par ailleurs, la plupart des donneurs recrutés sont jeunes moins de 35 ans comme les étudiants qui sont la cible des journées de sensibilisations organisés sur le campus en février et à la faculté de médecine et pharmacie en octobre. Depuis sa création en 1986, le ficher de l’agence de biomédecine comptabilise 260 000 Veilleurs de vie, un chiffre encore trop faible, surtout si on le compare à celui de l’Allemagne où ils sont 5 millions de donneurs potentiels. Une personne ne peut donner qu’une fois de façon anonyme, mais pourra redonner à un membre de sa famille.