Actes interventionnels et exploratoires, un lieu unique pour les rassembler tous

Le 1er octobre 2018, le centre hospitalier universitaire de Poitiers affiche ses ambitions novatrices en ouvrant son centre d’explorations et thérapeutiques interventionnelles. Au moins dix spécialités médicales intègrent ce plateau technique, destiné aux diagnostics et aux soins.

2 500 m², treize salles d’intervention, une salle de réveil, un hôpital de jour, dix spécialités. Le centre d’exploration et thérapeutiques interventionnelles est la nouvelle étape d’innovation technique du centre hospitalier universitaire de Poitiers. Depuis le 1er octobre 2018, les services d’hépato-gastro-entérologie, pneumologie, ophtalmologie, dermatologie, urologie et gynécologie, pour ne citer qu’eux, ont intégré le rez-de-chaussée de Jean-Bernard, sur le site de la Milétrie. Pour le professeur Bertrand Debaene, président de la commission médicale d’établissement et chef du service d’anesthésie-réanimation, le projet est simple : « Ce centre rassemble les spécialités médicales dont les patients ont besoin, d’anesthésie locale et générale ». Et ambitieux : « En une même unité de temps et de lieu, nous gérons deux flux de patients : ceux qui viennent pour des actes sous anesthésie générale et ceux qui viennent pour des actes sous anesthésie locale. » Un plateau autonome, une équipe dédiée, le centre d’explorations et thérapeutiques interventionnelles s’illustre par une organisation orchestrée comme sur du papier à musique.

Désengorger les consultations

Les médecins des spécialités concernées assurent une permanence sur le plateau de 8h à 18h, à l’instar des agents paramédicaux, administratifs et techniques. « Concrètement, le plateau centralise, en un même lieu, les actes de soin micro-invasifs. Nous libérons ainsi de la place dans les box de consultations », souligne le professeur Nicolas Leveziel, chef du service d’ophtalmologie. Dans un autre registre, le laser et la photothérapie dynamique, utilisés comme traitement des carcinomes in situ de la peau, peuvent être très douloureux malgré l’utilisation du Meopa et de l’hypnose. « L’accès au plateau technique du centre nous permet d’intervenir sous anesthésie générale. Des patients qui refusaient, avant de se faire traiter à cause de la douleur, vont pouvoir se soigner », précise le docteur Ewa Hainaut, chef du service de dermatologie. Les actes dermatologiques effectués au centre seront exclusivement ambulatoires, comme la grande majorité des interventions qui y sont pratiquées. Autre grande spécialité concernée par le plateau : l’urologie. Son chef de service, le docteur Thomas Charles y voit une prolongation des consultations. Plusieurs actes, à la fois diagnostiques et thérapeutiques, prennent places dans les salles d’invention du centre : cystoscopies qui explorent le bas appareil urinaire, les retraits de sondes internes (double J), les biopsies de la prostate, les changements de sondes urinaires itératives et les lithotrities que l’on utilise dans le traitement des calculs rénaux. « A l’origine, le centre a été imaginé pour accueillir les endoscopies digestives et pulmonaires. Nous avons accès à une salle d’endoscopes couplés à des équipements d’imagerie de pointe. Le parcours de soin de nos patients va gagner en expertise, en qualité et en sécurité », assure le docteur Thierry Barrioz, gastro-entérologue. A l’instar de l’urologie, l’activité de gastro-entérologie comprend le diagnostic et le soin grâce aux endoscopies interventionnelles et aux biopsies de foie. En outre, le centre dispose d’une unité dédiée de désinfection et de stockage des endoscopes, positionnée de façon centrale pour communiquer avec les salles d’examens. A l’avenir, d’autres spécialités devraient intégrer le centre d’explorations et thérapeutiques interventionnelles, mais pour cela, il faut attendre 2019.

Photo: Le docteur Thierry Barrioz, gastro-entérologue au CHU de Poitiers, réalise une endoscopie digestive .

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