Stérilisation centrale, un process industriel bien huilé

La stérilisation centrale fait partie de ces services qui agissent dans les coulisses de l’hôpital. On ne les voit pas souvent et pourtant, sans leurs compétences, le chirurgien ne pourrait pas opérer et le robot DaVinci ne fonctionnerait pas. « Le rôle de la stérilisation centrale est de prendre en charge les dispositifs médicaux réutilisables », insistent de concert Florence Mauvignier, cadre supérieur du pôle biospharm, et Nathalie Laidet, cadre de santé du service. Par « dispositifs médicaux », entendons les instruments du chirurgien, les pinces du robot DaVinci. Ces derniers proviennent à 85% des blocs opératoires, le reste se répartit dans les services de soins, de l’odontologie, du service de médecine légale, des consultations et du centre hospitalier Henri-Laborit qui soustraite la stérilisation au CHU de Poitiers.

Une véritable unité de production

La stérilisation centrale fonctionne comme une unité de production et est organisée selon un système de marche en avant sur trois zones : lavage, conditionnement et stockage. L’équipe se compose de deux infirmières, dix-sept aides-soignants, quatorze agents de service hospitaliers ou agents d’entretien qualifiés, d’un intendant, d’une cadre de santé, d’un interne, Jérémy Delrieu, et d’une pharmacienne, Christelle Aigrin. Comme la majorité des services de soin, la stérilisation centrale fonctionne sept jours sur sept et avec un système d’astreinte, le soir en semaine et le week-end. Elle fait partie de la pharmacie de l’hôpital.

Un circuit rôdé

Chaque jour, les agents de stérilisation reçoivent en moyenne 58 armoires de matériel. Ils conditionnent 972 sous poches et 210 conteneurs d’instruments, ce qui représente 245 panières d’autoclave. Ces dispositifs médicaux sont lavés, puis envoyés au reconditionnement. Dans cette vaste salle, c’est le ballet des agents qui remettent les instruments de chirurgie dans leurs boîtes tout en respectant un ordre précis, qui sèchent les dispositifs médicaux avant le reconditionnement en sous-poches. C’est dans cette même zone que l’on retrouve les six autoclaves. Un agent habilité et ayant suivi une formation réglementaire assure leur programmation et leur chargement. L’autoclave est une machine sous pression qui stérilise par vapeur l’ensemble des dispositifs médicaux. Une fois le processus terminé, les instruments reconditionnés sont réceptionnés dans la zone de stockage où différents contrôles sont effectués pour s’assurer de leur état stérile. Puis ils sont réexpédiés dans les services. « Les agents ont besoin de plusieurs heures pour effectuer le processus de stérilisation. En cas d’urgence, nous sommes en mesure de répondre en quatre heures », précise Nathalie Laidet. La stérilisation centrale est essentielle dans la lutte contre les infections nosocomiales. « Les membres du personnel suivent une formation aux bonnes pratiques de stérilisation. A ce jour, deux agents de l’équipe sont en cours de validation d’un titre d’agent de stérilisation », ajoute Florence Mauvignier.