Regard médical : Pr Rodrigue Garcia, cardiologue rythmologue

Portrait professeur Garcia

Cardiologue spécialisé en rythmologie, Rodrigue Garcia, a été nommé professeur en septembre 2023.

Quel a été votre parcours jusqu’à votre nomination en tant que professeur ?

J’ai fait mes études de médecine à l’université de Tours, puis je suis venu à Poitiers pour faire mon internat dans le service de cardiologie. J’ai obtenu un poste de chef de clinique en 2013 et j’ai été nommé praticien hospitalier en 2015. Par la suite, j’ai réalisé ma mobilité pendant deux ans à Copenhague, au Danemark. J’ai obtenu le titre de professeur en septembre 2023.

J’ai choisi de faire ma carrière au CHU de Poitiers parce que l’équipe est sympathique et nous disposons des dernières technologies de pointe au sein du centre cardiovasculaire. J‘ai pu avancer relativement vite sur le plan chirurgical car j’ai eu accès facilement aux blocs, chose que mes collègues d’autres établissements n’ont pas pu faire aussi simplement. Enfin, Poitiers est une ville agréable et j’aime beaucoup cette région.

Pourquoi avez-vous choisi la cardiologie ?

J’ai toujours été attiré par la recherche. Dès mon externat, j’ai constaté que la cardiologie était une discipline pour laquelle il y avait énormément d’études. De plus, chaque décision prise repose sur des recommandations étayées par des preuves scientifiques. Je me suis spécialisé en rythmologie car c’est une surspécialité très variée.

Qu’est-ce que la rythmologie ?

La rythmologie concerne tout ce qui a trait aux anomalies du rythme cardiaque, telles que les extrasystoles, les emballements ou ralentissements anormaux. Ces pathologies, de plus en plus fréquentes, demandent une prise en charge globale. Au CHU de Poitiers, nous sommes aujourd’hui une équipe de quatre spécialistes avec les docteurs Bruno Degand, François Le Gal et Clara Azaïs. Nous réalisons la mise en place des stimulateurs cardiaques, des défibrillateurs cardiaques, mais aussi le traitement des arythmies par ablation comme  les fibrillations auriculaires.

Sur quoi portent vos recherches ?

Je suis rattaché au centre d’investigation clinique (CIC 1402) dirigé par le Pr Pierre-Jean Saulnier. J’ai deux grands axes de recherches, le premier étant la mort subite. J’ai fait ma thèse de science sur ce sujet lors de mon clinicat. Mon deuxième axe de recherche porte sur la fibrillation atriale et notamment sur ce qui concerne les troubles cognitifs, la stimulation atriale et le système nerveux autonome.

Pouvez-vous nous parler de la mort subite ?

Chaque année en France, il y a entre 40 000 et 50 000 morts subites chez l’adulte. Ce sont des décès soudains et inattendus. C’est dramatique car elle touche des personnes qui, jusqu’alors, étaient en bonne santé. C’est un sujet important car des maladies génétiques touchant d’autres membres de la famille peuvent être découvertes au cours du bilan. C’est pour cela que le service de cardiologie est centre de compétence des maladies rythmiques héréditaires et que nous travaillons en étroite collaboration avec le service de génétique.

Un des axes importants de la recherche sur la mort subite porte sur ce que l’on appelle la prévention à court terme, c’est-à-dire sur sa prédiction dans les minutes ou heures qui la précèdent. J’ai également travaillé sur la thématique des inégalités dans la mort subite lors de mon séjour au Danemark au centre de référence de la mort subite dirigé par le Pr Tfelt : les disparités ethniques, la mort subite chez la femme sportive ou encore chez les patients porteurs de VIH. Le Danemark a la particularité d’avoir des bases de données médicales intéressantes pour les chercheurs puisque les données de chaque patient venant à l’hôpital y sont collectées anonymement. Cela fournit un outil de travail phénoménal.

Quels enseignements dispensez-vous ?

Il s’agit essentiellement de cours aux externes. Je suis coordinateur de la partie « cardiologique » de l’enseignement aux 4e année de médecine et je suis membre de l’équipe pédagogique de lecture critique d’article.

Qu’est-ce qui vous plaît dans le fait d’être à la fois enseignant et chercheur ?

Faire de l’enseignement est assez plaisant car nous avons le sentiment de transmettre quelque chose. Ce qui me plait concernant la recherche, c’est d’essayer de découvrir de nouveaux mécanismes physiopathologiques ou de décrire un phénomène jamais décrit auparavant.