Bien que, fort heureusement, elles n’aient pas été sur-sollicitées du fait du faible nombre cas dans la Vienne, les équipes de l’hospitalisation à domicile (HAD) et l’équipe mobile de soins palliatifs avaient défini, en lien avec les services des maladies infectieuses et de gériatrie, un dispositif pour la prise en charge des patients covid-19 en EHPAD. Les deux services se sont, cependant, mobilisés pour accompagner et soutenir les autres services.
Pour la prise en charge des patients covid
Depuis plus d’un an, le service d’hospitalisation à domicile, l’HAD, et l’équipe mobile de soins palliatifs participent conjointement à la prise en charge des patients en soins palliatifs à leur domicile ou en EHPAD. Avec le SAMU et le pôle de gériatrie, ils se sont préparés pour faire face à l’épidémie du covid-19 et définir ensemble la place et l’aide de chacun dans la gestion de la crise. « Il était important de ne pas interférer les uns sur les autres parce que nous avions surtout besoin, en cette période, d’une bonne cohésion entre les équipes de l’hôpital », souligne le Dr Laurent Montaz, chef du service des soins palliatifs. Une prise en charge des patients covid a donc été imaginée. Lorsqu’un cas suspect est déclaré dans un EHPAD, l’équipe mobile de risque épidémique et biologique (REB) du CHU de Poitiers se déplace pour pratiquer les tests de dépistage. Si confirmation d’infection par la covid 19, la priorité est l’hospitalisation. En cas de refus et/ou de critères de gravité associés, une décision de rester notamment en EHPAD peut être prise. C’est alors que l’équipe d’HAD et celle de soins palliatifs peuvent être sollicitées afin d’accompagner ces patients sur leur lieu de vie habituel. En temps normal, l’HAD n’intervient dans les EHPAD qu’après la signature d’une convention avec l’établissement. Avec la crise sanitaire, les procédures ont été simplifiées. L’HAD peut intervenir en cas d’urgence sans même l’accord du médecin traitant. Le médecin de l’HAD fournit alors le matériel et le traitement nécessaire. Le médecin de l’HAD fait les prescriptions et l’infirmière, les soins.
L’HAD : des équipes engagées
Même si elles n’ont pas été amenées à gérer des patients covid dans les EHPAD, les équipes de l’HAD se sont fortement mobilisées pour épauler leurs collègues des autres services de l’hôpital. Deux aides-soignantes sont allées en réanimation. Deux infirmières ont proposées leur aide en cas de besoin dans les services dédiés covid. Des internes ont proposé leurs services pour aider les hôpitaux du Grand-Est, même s’ils n’ont pas été appelés. Les équipes ont de plus été sollicitées dans des services comme par exemple en chimiothérapie. Comme le précise le Dr Imane Saleh Jawiche, médecin coordonnateur de l’HAD : « Toute l’équipe de l’HAD restaits à disposition si nécessaire ».
Soins palliatifs : une présence forte auprès du personnel soignant
Le service de soins palliatifs a dû adapter son fonctionnement pour poursuivre la prise en charge des patients non covid notamment grâce à la téléconsultation ou aux appels téléphoniques. Mais le service fut également fortement engagé dans la gestion de la crise. Il a assuré une présence médicale quotidienne et systématique dans les services dédiés covid au sein de l’hôpital. Tous les jours, un médecin de soins palliatifs s’est rendu dans ces services pour aider et pour permettre la collégialité dans la prise en charge des patients qui n’ont pas été en service de réanimation et dont l’état s’est dégradé. Un numéro de téléphone unique à destination du personnel soignant des unités covid a été mis en place pour répondre à leurs questions ou se rendre disponible. Les psychologues du service ont aussi été joignables via ce numéro pour soutenir les familles des patients.
Le service de soins palliatif est intervenu en EHPAD, et notamment celui de la Puye, pour apporter son soutien au personnel. « Nous les avons écoutés dans ce qu’ils ont pu traverser pour les soutenir. Il était important pour nous qui sommes régulièrement confrontés à la mort, d’accompagner ces équipes qui ont assisté à beaucoup de décès en très peu de temps. Nous avons partagé avec eux ce que nous vivons » raconte le Dr Montaz.
Les EHPAD de la Vienne ont été bien moins touchés par l’épidémie que dans d’autres départements. Le service de soins palliatifs a cependant travaillé au développement d’une trousse médicamenteuse qui serait proposée à l’ensemble des soixante-seize EHPAD dans l’éventualité où il prendrait en charge des patients résidents dont l’état ne permet pas l’hospitalisation au CHU de Poitiers. « Nous nous sommes rendus compte que les EHPAD manquaient de médicaments pour faire face à une détresse respiratoire » explique le Dr Montaz. Ces trousses sont accompagnées des protocoles de prise en charge de détresse respiratoire appliqués par le service des soins palliatifs.