L’institut de formation des ambulanciers (IFA) du CHU de Poitiers a reçu au mois d’octobre 2023 un simulateur de conduite, financé par la région Nouvelle-Aquitaine.
Des scénarios pour apprendre
Installé dans une salle spécifique, le simulateur de conduite permet de s’entraîner sur toutes les commandes du véhicule. Il est composé de trois écrans et d’un poste de conduite, avec volant, siège, pédales et levier de vitesse. La simulation permet de jouer des scénarios en conditions normales ou dégradées, que ce soit au niveau de la météo, du véhicule ou des conditions extérieures (trafic, passage d’animaux, etc.), en environnement rural ou urbain. Le but est de se rendre sur le lieu de l’intervention, puis de ramener le blessé au point de départ. « C’est un outil qui s’envisage en complément de vraies leçons de conduite », précise Caroline Albert, formatrice à l’IFA depuis quelques mois. En effet, même si les paramètres de simulation permettent de s’entrainer dans des situations très variées, le simulateur ne va pas jusqu’à proposer de vraies sensations, comme des vibrations au niveau du siège par exemple. Au cours de la simulation, le logiciel enregistre la mission, ce qui permet de la revisionner par la suite, afin d’effectuer un débriefing avec des groupes d’étudiants, en revenant sur les réussites et les difficultés rencontrées.
Alterner théorie et pratique
Le référentiel de formation du 11 avril 2022 conduisant au diplôme d’Etat d’ambulancier prévoit que la compétence de la conduite soit validée en stage. « Il nous parait cependant important de faire conduire nos étudiants », précise Adeline Baloge, ambulancière au SAMU SMUR et formatrice à l’IFA en temps partagé. A l’IFA du CHU de Poitiers, les étudiants ambulanciers disposent de deux jours de formation avec des intervenants de l’auto-école de la Gibauderie, qui leur apportent les savoirs théoriques nécessaires à l’exercice de leur futur métier. Ces cours sont complétés par des sessions de pratique, au cours desquelles les étudiants sont répartis en groupes de 3, et alternent les rôles du conducteur – l’auxiliaire ambulancier-, du patient, et de l’ambulancier. « Nous travaillons un maximum en simulation », explique Caroline Albert. « La plupart de nos étudiants étant en reconversion professionnelle, ils n’ont plus l’habitude de rester assis à suivre des cours toute la journée », souligne-t-elle, « nous adaptons et diversifions donc nos méthodes pédagogiques ». Une ambulance réformée du CHU est utilisée pour la plupart des pratiques simulées.
Un institut très dynamique
La profession d’ambulancier connait ces dernières années, à l’instar des autres professions paramédicales, un désengagement global. « Nous essayons à notre niveau de rendre la profession et notre établissement attractifs. L’acquisition du simulateur entre dans cette dynamique », explique Françoise Guilloteau, directrice de l’IFA. La mise en place de l’apprentissage au sein de l’institut depuis la rentrée 2023 constitue également un élément d’attractivité. De manière plus globale, l’équipe pédagogique de L’IFA regorge d’idées pour dynamiser la formation et proposer des interventions bonus, qui permettent de compléter la formation, comme par exemple des interventions handi-chien, de la relaxation, ou encore des cours de langue des signes et d’anglais.