Damien Proust, cadre de santé : un parcours professionnel

Damien Proust

Damien Proust est cadre de santé au sein du pôle de gériatrie. Après des expériences professionnelles dans différents domaines, il a choisi de mener sa carrière au sein du CHU de Poitiers. Il raconte.

Sa première expérience dans le monde du travail, Damien Proust l’a faite au CHU de Poitiers en tant que faisant fonction d’aide-soignant au sein des blocs opératoires du satellite pour gagner un peu d’argent durant ses études de droit. « J’assurais l’entretien des blocs et des locaux communs avec l’équipe d’aides-soignants. C’était ma première rencontre avec le monde hospitalier même si j’avais dans mon entourage, des proches qui travaillaient dans le milieu de la santé ». L’été suivant, c’est aux urgences qu’il a travaillé, toujours en tant que faisant fonction d’aide-soignant. « C’était en 2003, en pleine période de canicule avec les conséquences que nous connaissons tous. J’avais 19 ans et cela a été quelque chose de marquant pour moi. C’était difficile, mais en même temps, il y avait une telle solidarité parmi les équipes soignantes. De plus, accompagner les gens était déjà quelque chose qui me motivait ». Réalisant que finalement, la santé était un domaine qui lui plaisait, Damien Proust choisit de s’inscrire en faculté de médecine à Poitiers. Malheureusement, lui qui voulait exercer en tant que médecin, n’obtient pas la possibilité de poursuivre des études médicales. Il opte alors pour le travail en intérim et, pendant près de trois années, il va s’essayer à différents métiers : manutentionnaire, carreleur, chaudronnier, etc. Passé le plaisir d’expérimenter de nouvelles professions, Damien Proust réfléchit à une orientation professionnelle plus pérenne et décide de revenir dans le domaine de la santé. En 2009, il commence une formation d’infirmier diplômé d’état à l’institut de formation en soins infirmiers de Poitiers. « J’ai passé trois années merveilleuses avec une formation riche. J’ai fait des stages diversifiés durant lesquels j’ai fait des rencontres importantes pour la suite de mon parcours ». Il s’est énormément investi en tant que délégué de sa promotion, tout d’abord, puis dans l’association des étudiants créée l’année précédente, au sein de laquelle il était chargé de l’organisation des actions de sensibilisation et des soirées étudiantes. Son diplôme en poche, Damien Proust veut travailler au sein du service des maladies infectieuses et tropicales. « Pendant ma formation, j’y avais fait un stage. Cela a été une véritable révélation. J’ai aimé l’organisation rigoureuse, mais nécessaire du service, et la diversité des prises en charge. J’ai apprécié de travailler dans l’équipe du Pr France Cazenave-Roblot, cheffe du service ». En 2014, Damien Proust s’investit institutionnellement, notamment sur des problématiques de prise en charge de la douleur ou d’amélioration des pratiques de soins au quotidien. « C’est à cette période que j’ai commencé à rencontrer l’encadrement de proximité, mais également l’encadrement supérieur, voire même la direction des soins. Je me suis dit que ce qu’ils faisaient était intéressant : réfléchir à comment faire mieux pour le patient ». Durant cette période encore, Damien Proust a beaucoup « voyagé au sein de l’hôpital ». Il a découvert d’autres services sur lesquels il a été appelé en renfort.

 

Le désir de Damien Proust de devenir cadre s’est ancré peu à peu, mais avant, il a souhaité approfondir un peu plus ses connaissances et compétences en termes de soins. Il a demandé à passer dans le service de chirurgie viscérale et d’urologie. « Je garde d’excellents souvenirs de cette expérience auprès d’une équipe soignante et médicale très professionnelle et d’un encadrement vraiment proche qui m’ont permis d’apprendre énormément de choses. J’ai également eu des déconvenues, mais c’est justement cela qui nous permet de forger notre caractère ».  Lors de sa première candidature au parcours interne de cadre de santé, Damien Proust n’a pas été retenu. Stéphane Michaud, coordonnateur général des soins, qui bien qu’il lui reconnaisse un regard sur l’institution intéressant, lui propose plutôt de devenir faisant fonction de cadre pour développer davantage sa vision institutionnelle. Il commence en octobre 2018 au sein du service de néonatalogie où il s’est initié au management d’équipe. « À nouveau, j’ai fait des rencontres très enrichissantes, notamment avec Agnès Charrier, cadre supérieure de santé du pôle femme-mère-enfant, qui a été d’un grand soutien. J’ai appris ‘le rendre compte’, le positionnement et l’investissement institutionnel. J’ai affronté un certain nombre d’aléas liés à des mouvements sociaux. J’ai également expérimenté une charge de travail importante avec le départ de l’une de mes collègues. En effet, en plus de mes missions en néonatalogie, j’ai dû gérer le service de réanimation avec des équipes importantes et des tâches différentes, en collaboration avec l’encadrement supérieur. Ce fut une expérience très riche, mais très chronophage. J’ai su m’adapter ». Damien Proust intègre l’école des cadres en parcours interne en septembre 2020 qui comprend la formation ainsi qu’un master 2 de gestion des établissements sanitaires et médico-sociaux. C’était en plein période de confinement lié à l’épidémie de covid. La formation s’est déroulée essentiellement en distanciel, mais Damien a su trouver et garder la motivation. « La formation a été humainement riche et diversifiée. J’ai mûri beaucoup d’acquis de mon expérience de faisant fonction de cadre de santé. La formation nous donne des outils d’analyse et des éléments de compréhension de situations managériales ». Diplômé en juin 2021, Damien Proust intègre, en tant que cadre de santé, le pôle de gériatrie, un autre secteur, encore. « Des nouvelles missions dans un secteur différent, le quatrième pôle pour moi. Cela me permet d’avoir une vision plus large de l’hôpital ». Depuis près de trois ans, Damien Proust travaille dans les unités de médecine et de consultation du pavillon Camille Claudel. Il a notamment développé l’autonomie et les formations des professionnels de son équipe. Il a coordonné plusieurs projets, soutenu par Véronique Duszkiewicz, la cadre supérieure de santé, parmi lesquels la mise en œuvre d’un chemin clinique. Celui-ci s’intitule : « Prise en charge post-opératoire dans le service d’orthogériatrie d’une personne de 75 ans et plus présentant une fracture de la hanche traitée par la pose d’un clou gamma de J0 à J14 ».

L’important pour lui, c’est l’exemplarité de l’engagement du manager : « c’est quelque chose qui me porte. On ne peut pas demander aux gens d’être impliqués si soi-même, on n’est pas disponible pour eux ».

 

Damien Proust s’est donné les moyens de se construire une carrière au sein du CHU de Poitiers. Il souligne le soutien reçu de ses cadres et de la coordination générale des soins. « Certains diront que j’ai eu de la chance, mais la chance se cultive, selon moi. Si vous avez une vision institutionnelle qui est bénéfique à la fois pour les patients, mais également pour les soignants et leur qualité de vie au travail, vous aurez le soutien de la direction et des équipes. Pendant tout mon parcours, je me suis senti soutenu. Nous avons tout de même de la chance de travailler dans un établissement agréable et pas si petit que cela. Moi qui ai travaillé dans des conditions difficiles lors de mes expériences en tant qu’intérimaire, je peux confirmer que celles du CHU de Poitiers, sont plutôt confortables ». Lors de ces interventions dans des instituts de formation en santé, où il fait des enseignements sur le raisonnement clinique, il raconte son parcours pour montrer que l’on peut évoluer au sein de l’hôpital.