Simulation d’attentat : s’entraîner pour savoir faire face

Exercice attentat

Le 15 novembre dernier, le CHU de Poitiers a participé à une simulation de plan de secours, organisée par la préfecture de la Vienne, dans le but de former et entraîner les équipes à ce type d’intervention, de tester la réactivité des différents services de secours et la révision du plan ORSEC (Organisation de la réponse de sécurité civile). Le Dr Nadia Tagri Hikmi, responsable opérationnelle des situations sanitaires exceptionnelles au CHU, a participé à l’organisation de l’exercice et a coordonné les interventions des différentes équipes mobilisées.

Un attentat a été simulé au parc du Futuroscope, un lieu touristique sensible de notre département en termes de risques d’attentat. Le parc avait d’ailleurs déjà été le théâtre d’un exercice de simulation d’attentat en 2016. Ce nouvel exercice a permis de compléter et de perfectionner les protocoles. Le plan NOVI (nombreuses victimes) a donc été enclenché, et c’est toute la chaîne d’alerte qui a été sollicitée, mobilisant les équipes du SAMU et du SMUR, ainsi que 120 étudiants infirmiers du CHU, aux côtés des sapeurs-pompiers, des gendarmes, des policiers, des militaires, des agents de la protection civile, des agents de la Croix-Rouge et des agents de la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) du centre hospitalier Henri-Laborit. Ces professionnels ont donc pu mettre en pratique les protocoles d’intervention auxquels ils sont formés de manière régulière.

Exercice attentat

Cet exercice a également permis de tester la nouvelle bulle tactique du SAMU, un réseau de communication basé sur une utilisation multi-opérateurs, qui permet de multiplier les chances d’avoir un réseau téléphonique stable. Ce système permet également une communication satellitaire dans les zones blanches. Cette bulle est déployée au sein de l’unité mobile de régulation, qui est installée à proximité du lieu de l’incident, et qui permet d’assurer les communications entre les équipes du terrain et le CHU ou les autres établissements de santé à proximité de l’incident. Pendant l’exercice, deux assistants de régulation médicale, un médecin urgentiste régulateur et un ambulancier ont été mobilisés pour l’unité mobile de régulation.

 

Sur le site de la Milétrie, la cellule de crise, activée par le Dr Henri Delelis-Fanien, directeur médical du SAMU, et coordonnée par Séverine Masson, directrice générale adjointe du CHU de Poitiers, a permis de tester les capacités de l’établissement à gérer l’accueil et la prise en charge des victimes de l’attentat en urgence absolue.

La communication a été fluide entre les équipes mobilisées sur le terrain et la cellule de crise. « Cet exercice nous a également permis de travailler dans l’interopérabilité, pour tester ce qui fonctionne bien et ce que nous avons à améliorer », précise le Pr Olivier Mimoz, chef du service des urgences adultes, SAMU-SMUR au CHU de Poitiers. Les exercices de cette ampleur ont lieu environ une fois par an, mais les équipes sont également sollicitées pour des exercices plus modestes plusieurs fois par an.