Questions à… Gianluca Donatini, docteur en chirurgie viscérale et endocrine

Gianluca Donatini, docteur en chirurgie viscérale et endocrine

Après des études de médecine a l’Université de Pise, en Italie, Gianluca Donatini effectue son internat à Pise en chirurgie viscérale et endocrine, où il est nommé chef de clinique entre octobre 2006 et octobre 2007. Pendant cette période, il prépare sa thèse de sciences à l’université de Pise sur les bio-marqueurs des carcinomes thyroïdiens, qu’il obtient en 2012. C’est en 2011 qu’il arrive en France, au CHU de Lille, en tant que praticien attaché en chirurgie viscérale et endocrinienne, dans le service du Pr François Pattou, avant de rejoindre le CHU de Poitiers en septembre 2014 dans le service du Pr Michel Carretier, et plus particulièrement dans l’unité de chirurgie endocrinienne du Pr Jean-Louis Kraimps.

De l’Italie à la France, vous avec développé une forte compétence en chirurgie endocrinienne.
Dès mes études à l’Université de Pise, j’ai eu l’opportunité de me former auprès du Pr Paolo Miccoli, un chirurgien viscéral très engagé dans la chirurgie endocrinienne, leader international en chirurgie endocrinienne (ancien président de l’ESES, Société européenne de chirurgien endocrinienne), notamment la chirurgie mini-invasive de la thyroïde et de la parathyroïde.

Etre chirurgien est un privilège, mais un privilège qui nécessite beaucoup d’engagement et de sacrifices, car nous avons la vie de quelqu’un entre les mains quand on opère. Je me suis passionné pour la chirurgie endocrinienne car elle nécessite un grand travail de réflexion, notamment sur les effets des hormones à partir des symptômes observés. J’ai rejoint le CHU de Poitiers, renommé dans cette spécialité en France et à l’international compte tenu de la forte implication du Pr Kraimps, membre de sociétés américaine, britannique, européenne et internationale de chirurgie endocrine.

En quoi consiste votre activité chirurgicale au CHU ?
Je suis venu renforcer l’effectif de l’unité de chirurgie endocrinienne après le départ du Dr Anthony Beaulieu. Mon activité concerne donc la chirurgie de la thyroïde, parathyroïde, surrénales, et toute autre tumeur endocrine, notamment digestive. Cela représente 90% de mon activité médicale. J’assure aussi des gardes en chirurgie viscérale, et je participe à la formation des internes et des externes dans le service.

Que pensez-vous des nouvelles gardes de médecins mises en place dans les spécialités très sollicitées par les urgences, dont fait partie la chirurgie viscérale ?
Avec la mise en place de ces gardes, nous avons désormais un médecin senior présent auprès de l’interne 24h/24 et 7j/7, ce qui permet de donner rapidement des avis sur les cas cliniques les plus compliqués. Le fait d’être toujours là apporte aussi un environnement plus protégé pour les collègues intervenant dans la prise en charge de ces patients. L’activité de chirurgie viscérale le justifie.

Sur quoi portent vos recherches en chirurgie endocrinienne ?
Pour ce qui concerne la recherche clinique, de nombreux travaux sont en cours, pour certains acceptés pour présentation à des congrès nationaux ou internationaux, soumis pour publication dans des revues internationales. Ces travaux concernent la chirurgie endocrinienne.

Pour la recherche fondamentale, à la suite des travaux de ma thèse de sciences concernant les facteurs pronostiques du cancer thyroïdien, le Pr Jean-Louis Kraimps m’a confié un travail sur la carcinogenèse des cancers papillaires thyroïdiens, en collaboration avec le département d’anatomie pathologique du Pr Pierre Levillain et le département de biologie moléculaire du Pr Lucie Karayan-Tapon, composante de l’unité Inserm U1084 du Pr Mohamed Jaber. Il s’agit d’étudier la clonalité sur des nodules partiellement cancéreux afin de définir le caractère monoclonal ou polyclonal de ces lésions. Ces lésions feront par ailleurs l’objet d’une recherche des mutations connues pour être des signes d’agressivité.