Questions à Antoine Berger, radiothérapeute

Antoine Berger, radiothérapeute

Antoine Berger a étudié à la faculté de médecine et de pharmacie de Poitiers. Séduit par son stage d’externat dans le service d’oncologie radiothérapique du CHU de Poitiers, alors dirigé par le Pr Alain Daban, il décide d’y effectuer son internat, puis son clinicat. Il exerce dans le service en tant que praticien hospitalier depuis 2009.

Quelle est la place de la radiothérapie dans la prise en charge contre le cancer ?
La radiothérapie est l’une des armes thérapeutiques dont nous disposons contre le cancer. Il s’agit d’un traitement local dont le rôle est bien sûr curatif, mais aussi palliatif, puisqu’il permet de réduire les complications locales des cancers. Il s’articule avec les autres traitements – chirurgie et chimiothérapie – dans la prise en charge des patients atteints d’un cancer. Nous sommes six radiothérapeutes au pôle régional de cancérologie, épaulés par sept internes très investis, avec chacun nos spécialités en termes de pathologies et de techniques de radiation. Chaque jour, 150 patients passent par notre service, qui enregistre 1 900 nouveaux traitements par an, sans compter la curiethérapie.

Quelles sont justement vos propres domaines de compétence au sein de l’équipe médicale ?
En ce qui concerne les pathologies, je me suis spécialisé dans les tumeurs du système nerveux central, la sénologie et les tumeurs gynécologiques basses, ainsi que l’ostéolyse maligne, avec la gestion des patients métastatiques osseux. Pour ce qui est des techniques, je pratique plus particulièrement la radiothérapie stéréotaxique intracranienne, une radiothérapie externe utilisée pour les tumeurs du cerveau, ainsi que la curiethérapie, utilisée directement au contact de la tumeur en gynécologie. Sous la direction du Dr Stéphane Guerif, l’unité de curiethérapie du CHU de Poitiers se positionne comme l’un des centres de référence en France grâce à des modalités d’irradiations innovantes. Le CHU s’attaque à la rénovation de l’offre en radiothérapie.

Quels en sont les grands projets ?
Un cinquième bunker de radiothérapie, dont la construction est déjà bien avancée au pôle régional de cancérologie, accueillera bientôt un nouvel accélérateur de particules qui sera mis en service courant 2016. Cet accélérateur sera dédié à la radiothérapie stéréotaxique intra et extracranienne, dans le cadre du projet de création d’une unité de neuroradiochirurgie, avec le Dr Philippe Page. Nous procédons aussi au remplacement d’une autre machine afin de compléter notre offre de soins en techniques innovantes. Enfin, nous allons renouveler notre logiciel de planification des doses. Ces nouveaux équipements bénéficieront aux trois quarts des patients potentiellement pris en charge au pôle régional de cancérologie. L’enjeu pour le CHU est d’asseoir son rôle de recours et de centre régional, mais aussi de conserver une place de référence au niveau national.