Florence Abonneau, Françoise Rousseau et Frédéric Rogé sont aides-soignants en unité de soins de longue durée au pavillon Maillol depuis plusieurs années et pour rien au monde, ils ne veulent changer de métier. Ce métier, ils l’aiment et souhaitent mettre fin aux images négatives qui circulent.
Aide-soignant : un choix réfléchi et délibéré
Françoise et Florence travaillent auprès des personnes âgées depuis 1985 pour la première et depuis 2006 pour la seconde. Elles ont même connu les services de gériatrie lorsqu’ils se trouvaient encore à l’hôpital Pasteur. Frédéric a commencé, quant à lui, en 2010. Après toutes ces années, il n’y a pas de lassitude d’autant plus que pour tous les trois, c’était un choix. « Il faut vraiment venir travailler dans cette unité parce qu’on l’a voulu. Généralement, les gens que l’on force à venir ne reste pas très longtemps », soulignent les trois collègues. Françoise raconte que la première fois qu’elle a travaillé en USLD, elle a dit à son directeur qu’elle n’y ferait pas toute sa carrière. Et pourtant 36 ans après, elle adore son métier. Pour Florence, c’est lors de stages en EHPAD après une reconversion professionnelle, qu’elle a réalisé qu’elle voulait exercer dans ce domaine. Tout comme Frédéric qui a particulièrement apprécié ses stages en gériatrie pendant sa formation d’aide-soignant. « Nous aimons ce que nous faisons. Et à l’heure actuelle, il est très important de faire quelque chose que l’on aime ». Au-delà de cette vocation, ils se reconnaissent également une sensibilité envers les personnes âgées. En plus de leurs missions quotidiennes auprès des patients, les trois aides-soignants aiment l’ambiance de travail au sein d’une équipe très soudée. « Au fond de chacun d’entre nous, il y a sans doute cette même sensibilité de la personne âgée qui fait que justement cela ne peut apporter qu’une bonne ambiance de travail. Nous savons parfaitement que si l’un de nous a un problème, les autres seront là pour l’aider. Nous pouvons compter les uns sur les autres. Je pense qu’il y a peu de service où cela se passe comme ça ».
Une relation particulière avec les patients
Des relations particulières s’instaurent avec certains patients qui restent parfois plusieurs années. « On s’attache forcément à eux. On ne peut pas rester indifférent. Il y a forcément un truc qui se crée. On fait un peu partie de la famille. Parmi nos résidents certains n’ont jamais de visite ; nous sommes les seules personnes qu’ils voient. C’est très douloureux pour nous de les voir seuls ou de les voir mourir. On n’arrive jamais à se forger une carapace », disent-ils. Près de 60% des patients ne parlent pas ou bien sont incohérents mais ils parviennent à se faire comprendre. « Il y a des gens avec lesquels on va pouvoir échanger sans rien dire ». Les aides-soignants sont ceux qui passent le plus de temps avec les patients. « Du coup, nous sommes un lien essentiel entre les familles et l’institution. Nous sommes à même de donner des nouvelles sur le quotidien ou le moral du patient. S’il s’agit de question médicale, nous les redirigeons vers les médecins ou les infirmières ».
En finir avec les clichés sur les aides-soignants
Florence, Françoise et Frédéric tiennent à mettre fin aux clichés qui circulent sur leur profession. Être aide-soignant en gériatrie n’est pas seulement s’occuper de la toilette ou des repas des patients. « Nous entendons beaucoup de choses négatives : que travailler en gériatrie c’est dévalorisant ; que si nous sommes là, c’est parce que l’on n’est pas compétente. Ça nous fait mal. Les gens parlent sans savoir ce qu’est vraiment la gériatrie ». Les patients accueillis en USLD sont des personnes âgées dépendantes, présentant une polypathologie qui nécessite une surveillance médicale constante. Au sein de cette unité, les aides-soignants assurent la prise en charge globale des patients du lever au coucher : la toilette, l’habillage, les repas, les promenades, les animations etc. Ils sont également en mesure d’assurer des soins préventifs ou curatifs. « Nous leur apportons tous ce dont ils ont besoin. Nous faisons ce que nous pouvons pour eux. Cela nous permet de nous sentir utile ». Il ne s’agit pas seulement d’assurer le quotidien des patients mais de les écouter, de leur parler, de les rassurer, de prendre du temps pour eux. « Nous sommes un grand soutien pour eux et nous le sentons ». Ce soutien est encore plus important lorsque les patients ne voient pas souvent leur famille. Ils les accompagnent jusqu’au bout en assurant la toilette des personnes décédées. Quant à l’idée du personnel maltraitant, Florence, Françoise et Frédéric en sont horrifiés : ils n’ont jamais été maltraitants et n’en ont jamais été témoin. A ceux qui en douteraient encore, Florence, Francoise et Frédéric disent : « être aide-soignant est un travail très gratifiant et en plus on travaille dans une bonne ambiance ».