Animation : les clowns remuent le carnaval des résidents à Lusignan

Carnaval des résidents à Lusignan

Réunis dans les salles à manger, les résidents de Lusignan, bientôt rejoints par ceux de Maillol, attendent l'arrivée d'un convoi un peu spécial ce mardi 3 mars. « Y'a un monde dans ce bar ! », s'exclament Plexus et Flector, les deux clowns invités pour le carnaval des résidents, suivis par une dizaine d'enfants du personnel et d'une équipe de soignants, déguisés pour l'occasion. La joyeuse troupe continue son chemin entre l'unité de soins de longue durée (USLD) et les Ehpad, le duo burlesque se saisissant de n'importe quelle situation pour improviser une scène comique : une pompe de solution hydro-alcoolique devient une arme redoutable, notre carnet et notre stylo sont tout à coup volés pour une dédicace bien léchée, puis c'est de notre appareil photo dont ils s'emparent pour un concours de grimaces.

Dans le couloir et dans les chambres, Plexus et Flector sont aussi attendus avec de grands sourires. « Tous les voleurs de mémés vous sortez, elle n’est pas à vous cette mémé ! » en quelques secondes, c’est au tour d’une famille en visite de se prendre au jeu des deux larrons. « Ce sont de vrais guignols ! Je les aime bien moi ces clowns, ils sont gentils », glisse une résidente. « On ne rit jamais ici, je suis très contente de voir tout ce monde, les grands, les petits, les moyens », renchérit sa voisine. L’après-midi prend fin avec un goûter partagé avec les enfants.

Rompre l’isolement en s’amusant
« Les clowns sont dans l’instant présent, ils prennent ce que la personne leur offre. Ils tiennent compte de l’état des patients et utilisent tous les objets ou situations qui se présentent pour les tourner en dérision. Parfois, leur présence dérange certains résidents ou soignants, mais en règle générale leurs interventions se passent très bien », observe Françoise Parisot, « infirmière du moral ». Plexus et Flector sont déjà bien connus des résidents de Lusignan, où ils interviennent tous les 15 jours, un après-midi en Ehpad et un en USLD, depuis septembre 2014. « Ça bouscule les habitudes, ça suscite des réactions, et surtout ça casse l’isolement en amenant de la vie », souligne Marie-Thé Tarian. Une fois tombé le nez rouge, les deux artistes de la compagnie Humains Gauche affichent un grand professionnalisme : comédiens professionnels formés au clown, ils ont suivi une formation spécifique de clown à l’hôpital, complétée par un parcours d’éducateur et d’art thérapeute. « L’objectif de ce rendez-vous est de permettre aux résidents de créer une rencontre privilégiée, décalée, avec ces deux personnages. Les clowns offrent un espace de liberté où l’amusement est au rendez-vous. C’est un instant précieux où l’on s’oublie à vivre le moment présent, un moment où l’imaginaire reprend ses droits sur la réalité. C’est aussi la possibilité offerte de se défouler, de jouer à jouer », affirment les comédiens, que l’on devrait bientôt croiser dans les couloirs de Maillol.