Café éthique : le thème de la sédation profonde a fait salle comble

Café éthique sur la sédation profonde

La salle de conférence Jean-Bernard, sur le site de la Milétrie, n'était pas assez grande pour accueillir le public venu nombreux écouter et participer au café éthique du mardi 3 février.

Organisée par l’espace de réflexion éthique régional (ERER), cette soirée avait pour thème la sédation profonde terminale. Elle s’interrogeait sur ce qu’elle est, ce qu’elle n’est pas et ce qu’elle pourrait être. Plus de 250 personnes, dont des étudiants et professionnels de santé, des personnes engagées dans la vie associative au service des malades et de leurs familles, mais aussi de personnes mobilisées à un titre ou à un autre par cette problématique, avaient fait le déplacement, certains venant des Deux-Sèvres, de Charente et de Charente-Maritime.

C’est le Pr Roger Gil, directeur de l’ERER, qui a introduit la soirée en présentant le concept de sédation profonde terminale, présenté comme un nouveau droit dans le rapport sur la fin de vie rédigé par Alain Claeys et Jean Léonetti. Le Dr Laurent Montaz, responsable du service des soins palliatifs au CHU de Poitiers, a poursuivi en expliquant ce qu’est la sédation profonde terminale et comment on y arrive. Nadine Poupin, infirmière des soins palliatifs du CHU, a insisté sur le rôle des soignants pendant cette période de la sédation profonde. « Ce n’est pas parce que le patient est endormi qu’on ne s’occupe plus de lui. Nous continuons à lui prodiguer des soins, à s’occuper de sa peau, de sa bouche, de tout ce qui pourrait générer de l’inconfort sans oublier de lui parler… Et de communiquer avec sa famille aussi. »

Complexité de la fin de vie

Un accompagnement que le Dr Isabelle Migeon-Duballet, responsable adjointe du pôle de gériatrie au CHU, confrontée à des souffrances réfractaires chez des personnes très âgées, décrit comme attentif et exigeant en termes de compétences en soins palliatifs. En réanimation, le Pr René Robert, chef de ce service au CHU, insiste sur la diversité des situations de fin de vie. Il propose une réflexion sur la situation du malade chez qui tous les traitements ont été interrompus. Que faire si la vie se prolonge au-delà de quelques heures ou d’un jour ou deux ?

Enfin, Maïté Duballet, infirmière coordinatrice du réseau de santé de la Vienne, est venue faire part de son expérience d’infirmière à domicile et des liens qu’elle entretenait avec l’hôpital et l’unité de soins palliatifs mobile.

Toutes ces interventions ont suscité beaucoup de questions, la première posée par le Pr Bertrand Debaene, président de la commission médicale d’établissement, suivie de réflexions, d’interrogations et de témoignages de beaucoup de participants.

Il revenait au Pr Roger Gil de conclure cette rencontre en faisant la synthèse des prises de parole des intervenants et de l’assistance et en revenant sur la complexité de la fin de vie, mais aussi de ces instants ultimes qui interrogent sur leur sens ou leur non sens et qui demandent aux équipes de soins, au-delà des concepts techniques entourant la sédation, d’apprendre à percevoir et à accompagner, derrière le rideau d’une altération de la vigilance, ce passage crucial des souffrances à l’apaisement.

Voir le site de l’espace de réflexion éthique régional.