Un nouveau robot intervient actuellement au CHU de Poitiers. Celui-ci, contrairement au robot chirurgical Da Vinci, détruit au lieu de réparer. Il s’agit en effet d’un robot qui intervient sur les chantiers de déconstruction. Brokk 160, c’est son petit nom, est chargé de détruire les murs de la galette B-C du rez-de-chaussée de Jean-Bernard. Il fait partie des outils qui aident la société Pascault Démolition à faire place net sur les 1 500 mètres carrés qui accueillaient auparavant le standard, les vestiaires du personnel et les plateaux de consultations d’urologie, de dermatologie, de chirurgie plastique et de chirurgie viscérale. Un espace qui accueillera le centre d’explorations et thérapeutiques interventionnelles à partir du printemps 2018 (voir encadré ci-dessous).
Cette opération de destruction est d’autant plus délicate que le chantier se situe entre le plateau de consultation Dune, au -1, et les blocs opératoires, au premier étage. Pour éviter les coups de masse, bruyantes et génératrices de vibrations, le choix s’est porté sur une démolition assisté du robot Brokk. Ce dernier n’évite pas les nuisances, mais il les limite. Grâce à une pince hydraulique très puissante, il broie la brique des murs morceau par morceau, le tout téléguidé par un opérateur.
« Quand nous avons lancé l’appel d’offres pour ce chantier délicat, nous y avions joint un cahier des charges très précis concernant les nuisances sonores et les vibrations, indique Thomas Delannoy, ingénieur travaux à la direction de la construction et du patrimoine du CHU de Poitiers. On ne pouvait pas se permettre de faire courir un risque aux patients se faisant opérer au-dessus du chantier. Parmi les réponses à l’appel d’offres, la solution utilisant le robot Brokk s’est avéré la meilleure. » Grâce à cette technologie, ces travaux de démolition ont pu se dérouler en journée et non pas en horaires décalés (soir ou week-end). Leur durée a pu ainsi être considérablement écourtée.
La direction de la construction et du patrimoine a beaucoup communiqué auprès des services impactés par les nuisances de ce chantier qui aura duré sept mois, leur informant qu’ils avaient le pouvoir de tout stopper temporairement en cas de besoin. Un pouvoir dont ils n’ont pas abusé. « Nous remercions ces services d’avoir joué le jeu pendant cette phase de déconstruction, souligne Thomas Delannoy. »
Un nouveau plateau technique
Le centre d’explorations et thérapeutiques interventionnelles (CETI) comprendra huit salles où se pratiqueront des interventions sous anesthésie générale et cinq salles où se dérouleront des opérations sans anesthésie générale. Il regroupera notamment toutes les activités d’endoscopies pulmonaire et digestive, ainsi que des actes interventionnels tels que les fécondations in vitro, la chirurgie réfractive, les extractions dentaires ou encore la sismothérapie. Ce nouvel équipement devrait permettre de programmer plus d’interventions lourdes dans les blocs opératoires. |