Trois membres du personnel du CHU s’envolent aujourd’hui, vendredi 20 août, pour les Antilles, afin de renforcer les équipes médicales de cet archipel durement touché par la covid-19. Il s’agit d’un médecin réanimateur et de deux internes en anesthésie-réanimation. Leur départ fait suite à celui d’un médecin infectiologue en début de semaine, et à celui d’une infirmière du SMUR et d’une aide-soignante du service de maladies infectieuses, le 10 août.
Venir en aide aux collègues
La principale motivation, pour ces trois derniers volontaires, est de soulager les équipes médicales sur place, très éprouvées par l’affluence à l’hôpital des patients atteints de formes graves de la covid-19. « Notre but, c’est avant tout d’aider les collègues », souligne le Dr Delphine Chatellier, le médecin réanimateur qui compose cette équipe de renfort . « Ils ont besoin de nous et nous sommes en capacité de les aider, nous avons donc proposé notre participation à cette mission », ajoute Mélanie Métais, l’une des internes mobilisées.
C’est également une expérience professionnelle unique pour elles. « Cela fait bientôt 20 ans que je travaille au CHU de Poitiers, et c’est la première fois que je participe à une mission de ce type », explique le Dr Chatellier. Pour Mélanie Métais et Claire Saenz-Molina, toutes deux internes depuis respectivement un et deux ans en anesthésie-réanimation, c’est également une première. « Je voulais proposer ma candidature pour partir dans le Grand-Est, lors de la première vague, mais je n’avais pas encore suffisamment d’expérience », raconte Claire Saenz-Molina.
Un saut vers l’inconnu
Pour le moment, peu de détails leur ont été transmis. Elles ne savent notamment pas si elles seront déployées en Guadeloupe ou en Martinique. « On espère pouvoir rester toutes les trois, cela serait facilitateur, puisqu’on a l’habitude de travailler ensemble. ». Ce n’est pas la seule inconnue : quelles seront leurs missions exactes, quel matériel sera mis à leur disposition… Elles ne savent pour le moment pas vraiment à quoi s’attendre. « On regarde beaucoup les reportages diffusés à la télévision, pour commencer à se préparer à la situation sur place », explique Claire Saenz-Molina. « On n’aura peut-être pas les mêmes moyens qu’à Poitiers, mais ce n’est qu’une fois sur place que l’on se rendra compte de la réalité des choses », ajoute Mélanie Métais.
Une organisation d’équipe
La mission devrait durer entre 10 ou 15 jours, ce qui a bien entendu des conséquences sur le fonctionnement du service de réanimation médicale du CHU. « Il y a un impact important pour le service, lorsque trois membres sont absents » explique le Pr René Robert, chef du pôle urgences-SAMU-SMUR-anesthésie-réanimation du CHU, « c’est tout le service qui doit fournir des efforts pour que l’activité continue dans les meilleures conditions ». Une équipe solidaire, soudée autour de ces trois membres, qui les a couvertes de recommandations et d’encouragements au moment de leur départ du service.