Définie par la loi Hôpital, patients, santé et territoire du 21 juillet 2009, la télémédecine s’est révélée être un outil extrêmement précieux pour la prise en charge des patients pendant la crise sanitaire. La télémédecine englobe les téléconsultations, télé-expertises, téléassistance, télé-suivi et télé-régulation. Elle est déjà utilisée depuis plusieurs années au CHU de Poitiers.
La plateforme de télérégulation Nomadeec mise en place au SAMU 86-Centre 15 dès 2016, permet de fournir à distance et en temps réel, une expertise médicale pour des patients pris en charge par des sociétés d’ambulances privées, par les SMUR ou bien par des EHPAD de la Vienne. La télésurveillance qui permet de suivre à distance l’état de santé d’un patient par le biais d’objets connectés est aussi employée notamment par les services d’endocrinologie ou de cardiologie. La téléassistance qui permet à un spécialiste de l’hôpital d’assister un médecin d’un autre hôpital à distance sur une pratique médicale, est utilisée pour la prise en charge des patients victimes d’AVC. Il s’agit maintenant d’étendre cette offre de soins à d’autres spécialités médicales et à d’autres partenaires. Isabelle Dichamp, directrice adjointe en charge du développement des activités de télémédecine, indique que les enjeux sont importants pour le CHU : « Notre CHU est l’établissement de référence et de recours pour les établissements hospitaliers et les patients du Poitou-Charentes. La télémédecine permet donc à des patients d’éviter de se déplacer, et permet aussi de garantir une offre de soins à distance dans un territoire rural connaissant des tensions de recrutement médical ». Pour développer tous ces nouveaux projets, elle est accompagnée par un référent médical, le Dr Xavier Piguel, endocrinologue, qui, de par son expérience en télésurveillance des patients diabétiques, sera d’une aide précieuse. « Avoir le Dr Piguel à nos côtés nous permettra d’avoir cette vision très pragmatique du terrain ; d’avoir des retours sur les difficultés ou les interrogations rencontrées par les équipes », précise Isabelle Dichamp. « La télésurveillance est un outil extrêmement pratique dans la prise en charge du diabète et nos patients eux-mêmes en sont demandeurs. C’est une réelle plus-value pour les suivis et pour les consultations intermédiaires. Mais, elle ne peut se substituer aux consultations en présentiel aussi bien pour les soignants que pour les patients », explique le Dr Piguel. La télémédecine doit être mise au service des patients et de la communauté médicale mais sans négliger l’importante du contact humain.