Écoles et instituts : former malgré tout

Contrairement au mois de mars, les écoles et instituts de formation paramédicale de Poitiers ont pu anticiper le deuxième confinement. Ainsi, les étudiants, 1 241 exactement, poursuivent leur formation malgré tout.

Un premier confinement compliqué

Le premier confinement imposé au mois de mars dernier a pris tout le monde de cours. A l’instar des autres établissements d’enseignement, la coordination des écoles et instituts a dû s’organiser pour garantir la continuité des formations. Celles-ci ont été assurées tant bien que mal avec le matériel et les ressources disponibles alors : soit les étudiants recevaient le matériel pédagogique qu’ils devaient étudier seuls, soit l’enseignement se faisait par visioconférence. « Les problèmes les plus importants que nous avons affrontés lors de cette première vague étaient surtout des problèmes de logistique et de matériel. Il n’est pas facile de passer du jour au lendemain d’une formation en présentiel à une formation à distance sans anticipation et sans ressources matérielles. Nous avons dû vraiment faire preuve de créativité » souligne Françoise Guilloteau, directrice de l’Institut de formation de manipulateurs d’électroradiologie médicale.

Avec la reprise des stages suspendus pendant le confinement, un énorme travail d’organisation a été réalisé pour en trouver de nouveaux et réadapter l’alternance théorie-stage en conséquence.  les responsables ont mis tout en œuvre pour que les étudiants puissent être diplômés fin juin. « Il était impératif de ne pas décaler la diplomation parce qu’il y a un grand besoin de professionnels paramédicaux sur le terrain » précise Françoise Guilloteau.

Durant cette période si particulière, les responsables et les formateurs ont porté une attention toute particulière au maintien du lien avec les étudiants ainsi qu’à la fracture numérique. Le suivi individualisé dont bénéficie chaque étudiant a continué de se faire à distance. En plus des messages collectifs réguliers sur la situation et les consignes à suivre, chaque formateur référent a pris des nouvelles de ses étudiants. Une cellule psychologique a été mise à leur disposition.

Un deuxième confinement anticipé

Le deuxième confinement semble se faire plus en douceur. Directeurs et formateurs avaient d’ailleurs préparé l’année 2020-2021 dans la perspective que les formations doivent de nouveau se faire à distance. Tirant des leçons de ce qu’il s’est passé au mois de mars, l’organisation a été bien anticipée dans la gestion des flux, l’application des mesures d’hygiène et le respect des distances à mettre en place dans un bâtiment non adapté à un flux important d’étudiants. Un parcours a été mis en place pour éviter qu’ils ne se croisent. Si les enseignements doivent se délivrer à distance, les pratiques de simulation en santé peuvent être maintenues en présentiel par petits groupes. Cela est d’autant plus important que les formations proposées par les instituts reposent pour beaucoup sur l’acquisition de comportements et de gestes techniques  lors de séances de simulation en santé qui ne sont pas possibles à distance. Contrairement au premier confinement, les stages peuvent se poursuivre.

L’année de formation va se poursuivre entre présentiel et distanciel, forme d’enseignement que finalement Jannick Grand, coordonnateur général des écoles et instituts, trouve intéressante : « je pense que cela nous offre des perspectives importantes sur ce qu’est la pédagogie et notamment sur ce que l’on appelle la pédagogie inversée. Il y a tout d’abord l’acquisition de connaissances à distance pour laquelle l’étudiant travaille seul. Puis, en présentiel, nous pouvons revenir sur ces contenus en les expliquant et en les transposant sous forme de travaux dirigés. Cette crise sanitaire nous a propulsés dans la pédagogie numérique interactive. Cela nous amène à réfléchir de façon différente au bénéfice de nos organisations, pour nos étudiants et au développement de la transversalité de nos formations. »