Emeline Gautier, infirmière en pratique avancée en diabétologie

Emeline Gautier IPA diabétologie

Après avoir travaillé pendant plus de 14 ans en tant qu’infirmière au CHU de Poitiers, Emeline Gautier a décidé de se former pour devenir infirmière en pratique avancée (IPA) en diabétologie. Elle souhaitait ainsi faire reconnaître les connaissances acquises durant ses années de pratique et développer des compétences complémentaires.

Emeline Gautier a travaillé dans différents services où elle a assimilé des connaissances particulières à chacun d’entre eux. Elle a débuté dans le service de chirurgie viscérale où elle est restée pendant sept ans. « J’en garde de très bons souvenirs. Nous y avions déjà beaucoup d’autonomie. Les soins techniques demandaient, à la fois, de comprendre la chirurgie pratiquée, mais aussi de multiples connaissances sur les différents dispositifs pouvant être utilisés. Il y avait des surveillances spécifiques à chaque chirurgie qui nécessitaient un savoir particulier, une adaptation à chaque situation ». Emeline Gautier a rejoint, ensuite, le service de diabétologie en tant qu’infirmière en consultation pour prendre en charge les patients porteurs de maladies chroniques ou en situation d’obésité. Le service compte cinq postes infirmiers ayant chacun des missions spécifiques sur lesquels tournent les infirmiers. « C’est cette fonction d’infirmière de consultation qui m’a vraiment donné l’envie de poursuivre mes études et de faire un master d’infirmier en pratique avancée. Durant les consultations infirmières, je voyais déjà des patients en entretien. Il me manquait encore quelques connaissances et une reconnaissance législative pour accompagner les patients pleinement dans la gestion de leur maladie. Quand on est infirmière de consultation, on rencontre les patients et on sait à quel moment on doit alerter le médecin. En tant qu’IPA, je peux déjà mettre des choses en place. Si cela dépasse mes compétences, j’avertis le médecin ». Emeline Gautier a fait son master d’infirmier en pratiques avancées en diabétologie de 2020 à 2022 aux universités de Tours et d’Angers. « Il est conseillé d’exercer dans une spécialité médicale que l’on a déjà pratiquée. J’ai choisi la diabétologie parce qu’il s’agissait de la suite logique de mon parcours. J’ai énormément apprécié accompagner des patients dans la prise en charge de leur pathologie et connaitre toutes les recommandations autour de l’exercice infirmier. Le diabète est une maladie chronique assez particulière avec de fortes contraintes thérapeutiques, surtout pour les patients porteurs d’un diabète de type 1. Je trouve que notre rôle d’IPA prend tout son sens dans cette autonomisation et dans cet accompagnement des patients dans la gestion de leur traitement ». Emeline Gautier a été soutenue dans son projet par la coordination des soins et par le Dr Xavier Piguel, chef du service d’endocrinologie. « J’aimerais que notre profession d’infirmière soit reconnue à sa juste valeur. Elle est différente selon les pratiques médicales. Être IPA permet de faire reconnaître les compétences pratiques acquises par l’expérience professionnelle et de faire de nouvelles choses. L’infirmier en pratique avancée est le prolongement du métier d’infirmier ». Après l’obtention de son master, Emeline Gautier a donc commencé à exercer en tant qu’IPA en diabétologie. Sa mission principale était de mettre en place des relais de consultations médicales pour les patients diabétiques de type 1 ou de type 2 sur les sites de Poitiers, de Châtellerault et de Montmorillon. Si l’essentiel de son activité est sur le site de Poitiers, elle se rend un jour par semaine en alternance sur les deux autres sites. « L’un des intérêts de mon poste était justement de proposer une offre de soins de proximité aux patients des bassins châtelleraudais et montmorillonnais ». Emeline Gautier est également, impliquée, par le biais de consultations et d’éducation thérapeutique, dans le parcours de soins dédié aux pompes à insuline en boucle fermée. Ce dispositif médical innovant, appelé également « pancréas artificiel »,  permet d’automatiser une partie de la délivrance d’insuline et d’optimiser l’ajustement des doses. Ce traitement est susceptible de faire face aux fluctuations des besoins en insuline et ainsi d’améliorer la qualité de vie des patients. Elle travaille en étroite collaboration avec Sophie Faure, infirmière d’éducation thérapeutique à la Vie la Santé, sur le programme « Vivre avec mon diabète ». « La fonction d’infirmier en pratique avancée est un métier nouveau pas encore très connu et que nous sommes en train de construire. On ne le construit pas tout seul mais au plus proche des patients, avec les médecins, et en fonction des besoins des territoires ».