Le centre d’investigation clinique CIC 1402 du CHU de Poitiers prépare une nouvelle étude clinique, baptisée EndurHypox, dont l’objectif est de mettre en évidence l’impact du manque d’oxygène sur l’endurance respiratoire.
« Mon tout premier sujet d’étude était l’impact du manque de sommeil sur l’endurance respiratoire », évoque le Dr Christophe Rault, médecin délégué du CIC et porteur de l’étude EndurHypox, « et cette nouvelle étude se place dans la continuité de ce premier travail visant à mieux comprendre les déterminants de l’endurance respiratoire ». En effet, les patients souffrant d’apnées du sommeil, en plus de souffrir d’un mauvais sommeil, sont exposés à des hypoxies répétées et parfois sévères pendant qu’ils dorment. On constate également que ces patients souffrent fréquemment d’une moindre endurance musculaire par rapport à la population générale. Or, le lien de cause à effet entre ces deux éléments n’a pas encore été démontré. C’est précisément ce qui devrait être mis en exergue par cette nouvelle étude physiologique. Une meilleure compréhension de l’impact du manque d’oxygène sur la capacité de notre cerveau à entrainer nos muscles pourrait aussi modifier et améliorer la prise en charge des patients atteints de pathologies respiratoires aiguës ou chroniques.
Le CIC dispose d’un équipement unique en France dans un CHU, une chambre hypoxique. Celle-ci permet de mimer des conditions d’altitude en modulant le pourcentage d’oxygène dans la pièce. « En conditions réelles, c’est la variation de la pression qui modifie l’apport en oxygène. Avec la chambre hypoxique, nous faisons varier directement la proportion de l’oxygène dans l’air inspiré, en fonction de l’altitude simulée », explique le Dr Rault. L’objet de l’étude est d’exposer des volontaires sains à une hypoxie, c’est-à-dire à un pourcentage d’oxygène plus faible, de façon intermittente pendant six heures d’affilée, afin de mesurer les conséquences sur leurs capacités ventilatoires. « Nous soumettrons les volontaires à deux séries de tests, l’une en hypoxie intermittente, et l’autre en normoxie. Les volontaires ne sauront pas s’ils sont dans l’une ou l’autre des conditions », explique le Dr Rault. Les résultats seront ensuite comparés afin de pouvoir en tirer des conclusions sur l’impact du manque d’oxygène sur l’endurance ventilatoire.
La société Alizé Domicile, représentée par son président Wilfrid Jaulin dont l’activité, soutient financièrement cette nouvelle étude clinique EndurHypox. Son activité est l’assistance respiratoire à domicile. Le soutien d’Alizé Domicile, mais également celui de la société ADS, devraient permettre à l’étude de débuter au début de l’année 2024, avec l’ambition d’inclure au minimum 23 volontaires.
Ces financements sont destinés en grande partie au dédommagement des volontaires, au matériel, et enfin au personnel mobilisé sur l’étude. « Ces financements permettent également le recrutement d’étudiants en santé souhaitant réaliser un master 2 », précise le Dr Rault. En effet, le CIC accueille chaque année des étudiants en master et des doctorants afin qu’ils puissent y mener leurs travaux de recherche.