Entretien avec Emilie Cayssials, hématologue

Emilie Cayssials est hématologue au CHU de Poitiers au sein du service du professeur Xavier Leleu. Originaire de l’Aveyron, elle a débuté ses études de médecine à la faculté de Toulouse dès
2003. A la fin de son externat en 2009, elle arrive à Poitiers pour y poursuivre son internat. Le Dr Cayssials se spécialise en hématologie et obtient un diplôme universitaire en antibiologie. En novembre 2015, elle devient chef de clinique dans le service d’hématologie du CHU de Poitiers. Titulaire d’un master 2 en immunologie, elle débute sa thèse de science sur la leucémie myéloïde
chronique sous la direction d’André Herbelin, chercheur en immunologie, et du Pr Jean- Marc Gombert, médecin au laboratoire d’immunologie. En septembre, elle sera nommée maître de conférence des universités.

Docteur Cayssials, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la leucémie myéloïde chronique ?

Très simplement, il s’agit d’un cancer des cellules souches de la moelle osseuse, là où sont produites les cellules du sang. On associe cette maladie à une anomalie du chromosome Philadelphie et cela provoque un excès de globules blancs. Personne ne naît avec cette maladie et elle n’est pas héréditaire. Si elle n’est pas traitée, la maladie peut évoluer en leucémie aïgue et là, c’est plus compliqué.

Est-ce une pathologie facile à détecter ? 

Pas vraiment, car elle est chronique et met du temps à évoluer. On peut la détecter, parfois presque par hasard, par une prise de sang de routine. Si le patient a une grosse rate, on peut aussi se poser des questions. Comme il n’y a pas vraiment de symptômes, à part une grosse fatigue, et pas de facteur héréditaire, le diagnostic peut être long à confirmer. Mais une fois qu’on a détecté la leucémie myéloïde chronique, le traitement est simple, souvent bien toléré et n’altère en rien l’espérance de vie du patient.

Quel est le traitement de cette maladie ?

Comme nous connaissons très bien la physiopathologie de cette maladie, nous la traitons bien grâce à la thérapie ciblée. Comme je l’ai dit précédement, le traitement est souvent bien toléré par les patients, mais il arrive, dans de rares cas, que cela ne marche pas et la seule solution reste alors la greffe de moelle. Nous la gardons en dernier recours car c’est un traitement difficile et risqué.

Pouvez-vous nous parler de votre étude sur la leucémie myeloïde chronique ?

Mon étude concerne des patients dont on envisage l’arrêt des soins suite à un succès du traitement. J’essaie de voir si la présence d’un certain lymphocyte prédirait le succès du traitement.