Étude clinique : le service de réanimation poursuit ses recherches avec succès

Jean-Pierre Frat

Le Dr Jean-Pierre Frat, praticien hospitalier en réanimation médicale, vient d’obtenir le financement (395 000 euros) de sa future étude via un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC). Cette étude, intitulée Florali 2, va comparer deux formes d’oxygénation avant l’intubation des patients de réanimation en insuffisance respiratoire aigüe : la pré-oxygénation par ventilation non invasive, à l’aide d’un masque recouvrant le nez et la bouche, et l’oxygénothérapie nasale à haut débit, à l’aide de canules se plaçant dans le nez. Sachant qu’environ 25 % des patients en insuffisance respiratoire sont victimes de complication après l’intubation, le but est d’améliorer les conditions d’oxygénation cinq minutes avant l’intubation et de trouver la meilleure méthode pour réduire le risque d’aggravation de l’insuffisance respiratoire.

Lors de la précédente étude dirigée par le Dr Frat, intitulée Florali 1 (high-flow oxygen therapy for the resuscitation of acute lung injury), trois méthodes d’oxygénation avaient été observées pour diminuer le recours à l’intubation. Un panel de 52 patients avait participé à ces recherches. Elles ont montré une baisse de la mortalité et des complications grâce à l’oxygénothérapie nasale à haut débit. Cette méthode, développée en Nouvelle-Zélande il y a six ans, a aussi fait ses preuves au CHU de Montpellier. Elle consiste à envoyer 70 litres d’oxygène humidifié et réchauffé par minute via des canules nasales, au lieu de 15 litres d’oxygène par minute via un masque. « Avec le Dr Arnaud Thille, nous sommes en train de rédiger les résultats de cette étude, précise le Dr Frat. Sa publication, dans le courant du mois de février, devrait rapidement avoir un impact sur la prise en charge des patients en réanimation. »

L’étude Florali 2, qui débutera probablement en septembre, sera d’importance, puisqu’elle concernera 320 patients répartis dans 23 hôpitaux de France et de Belgique. Elle durera deux ans. Ce sera la première étude prospective, randomisée et contrôlée de cette ampleur dans le monde. Elle bénéficie du soutien de Reva (Réseau de recherche en ventilation artificielle), du Crics (Critical research in intensive care and sepsis), du CIC (centre de recherche clinique) via son module Alive et de la direction de la recherche clinique et de l’innovation du CHU.