Graphiste : un métier qui fait toujours bonne impression !

Morgan Portere

Au CHU de Poitiers, s’il est un métier qu’on connait peu et qui, pourtant, est extrêmement visible c’est bien celui de graphiste. Morgan Portere, exerce seul cette activité. Vous ne pouvez pas être passé dans les couloirs du CHU sans avoir posé les yeux sur ses réalisations. Rencontre.

Quel est votre métier ?

Je suis graphiste et travaille dans l’atelier de signalétique du CHU de Poitiers, au sein du service des ateliers. Je conçois et réalise divers supports de signalétique pour l’ensemble des acteurs, services et sites du CHU.

Quelle formation faut-il suivre pour exercer ce métier ?

J’ai fait des études d’agent graphiste décorateur, qu’on appelle plus communément peintre en lettres. D’abord un CAP puis un bac pro. Le métier de peintre en lettres ne parle peut-être pas aux plus jeunes, mais ce qu’il faut savoir c’est qu’auparavant, toutes les signalétiques, extérieures ou intérieures, étaient réaliser en peinture. Aujourd’hui, tout est informatisé.

Quelles sont les spécificités de votre service ?

Mon chef ! (NDLR : Yvon Perrin, responsable des ateliers) Non bien sûr je plaisante. La grande particularité est que je travaille seul et que mes tâches sont extrêmement diversifiées. Je peux réaliser à la fois les plaques nominatives que l’on voit sur les portes de bureau, mais aussi des tableaux velleda, des vinyles pour les véhicules, les différents panneaux de direction ou d’indication, etc. Je travaille pour l’ensemble des sites du CHU de Poitiers. L’année 2022 a été une année particulièrement chargée pour moi, et cela continue en 2023 ! Cette surcharge s’explique en grande partie par le changement de charte graphique du CHU, puisqu’il faut modifier l’ensemble des supports pour y apposer le nouveau logo. A l’heure actuelle, j’ai donc modifié 130 véhicules sur notre parc qui en compte environ 200. Cela me prend beaucoup de temps, entre le maquettage, le décollage de l’ancien vinyle et le collage du nouveau. Je peux faire 3 à 4 voitures par jour. J’utilise différentes techniques dans mon métier, de la gravure, de l’impression sur vinyle, velleda, plexiglas, fenêtre, véhicule…. Tout le monde peut faire appel à moi pour la réalisation d’un support ! La charge de travail est donc très importante pour une seule personne et je prie pour que les machines ne tombent pas en panne. En effet, comme je suis seul, je dois également gérer les stocks, l’entretien des machines. Je suis le seul qui sais comment tout cela fonctionne.

Est-ce que vous pouvez décrire une journée type à la signalétique ?

C’est impossible ! Les journées se suivent mais ne se ressemblent pas, cela dépend vraiment des demandes à traiter et parfois des urgences qui se rajoutent. Ce que je peux vous décrire c’est la technique qui est toujours la même pour l’ensemble de mes réalisations. La première chose c’est le maquettage que je réalise grâce au logiciel Illustrator. Ensuite je réalise l’impression du projet, soit en gravure, soit sur vinyle ou tout autre support. Puis, je dois laminer mon support, ce qui consiste en la pose d’un filme transparent sur celui-ci pour le protéger. L’avant dernière étape est la découpe et enfin la pose du support réalisé.  Comme vous pouvez le constater j’interviens seul sur l’ensemble de ces étapes et celles-ci sont entièrement manuelles. La seule partie que je peux déléguer c’est la pose de certains supports, tels que les panneaux de direction, qui peut être réalisée par d’autres collègues des équipes techniques du CHU. Avec la fusion de l’ensemble des sites, c’est une partie que je délègue de plus en plus lorsque c’est possible mais cela m’oblige à passer plus de temps aux ateliers, ce que je regrette parfois car c’est vraiment cette dualité entre travail sur ordinateur et travail manuel qui me fait aimer ce métier.

De quel matériel disposez-vous ?

Au sein de mon atelier j’ai une machine laser qui réalise les gravures, uniquement sur plastique. J’ai une machine qui peut imprimer les supports vinyle ou velleda mais d’une seule couleur, une imprimante grand format avec découpe pour les couleurs multiples. Je dispose également d’un massicot grand format et depuis peu, je peux réaliser des impressions sur bâche.

Qu’est-ce qui vous plait dans votre métier ?

Comme évoqué précédemment la première chose qui me plait c’est de lier à la fois le travail sur informatique et le travail manuel, de pouvoir installer mes réalisations, percer, etc. Je fais vivre ce que je mets à l’écran et c’est vraiment un plus.  Dans la plupart des métiers comme le mien soit on réalise la maquette, soit on imprime soit on pose mais rarement les trois à la fois. C’est un réel plaisir d’être là du début à la fin d’un projet, de la conception à la pose.

Quelles sont les perspectives d’évolutions ?

Il y a peu de perspectives d’évolution dans ce métier, à part peut-être remplacer mon chef aux ateliers. Sinon, j’ai toujours la possibilité de passer des concours de la fonction publique pour augmenter de grade.

Avez-vous une anecdote à nous raconter ?

J’en ai beaucoup que je ne peux pas raconter ici, notamment sur des demandes parfois saugrenues de gravure… Mais il y en a quand même une qui m’amusait beaucoup lorsque je suis arrivé sur le CHU. Quand il y avait des erreurs au départ je disais « c’est mon collègue qu’i l’a fait je vais rectifier ». Maintenant les gens commencent à me connaître et savent que je travaille tout seul, je ne peux plus me cacher derrière ce collègue imaginaire.