Gynécologie : « Grâce au robot chirurgical, j’opère des femmes que je n’aurais pas opérées »

Le 25 septembre 2015, un robot chirurgical Da Vinci, d’un coût de 2,2 millions d’euros et pesant 1,4 tonne, arrivait au CHU de Poitiers. Deux mois après, le Dr Olivier Celhay, urologue, réalisait la première intervention avec un robot au CHU de Poitiers. Quelques mois après cette première, à quel point le robot a-t-il changé la vie des patients, mais aussi celle des chirurgiens ? C'est ce que vous allez découvrir dans notre série d'articles consacrés à cet équipement de haute technologie.

Episode 9 – Gynécologie : « Grâce au robot chirurgical, j’opère des femmes que je n’aurais pas opérées »

chirurgie-statique-pelvienne-robotLe Pr Xavier Fritel, chef du service de gynécologie du CHU de Poitiers, est un homme conquis. Il fait partie des chirurgiens qui opèrent avec le robot chirurgical Da Vinci et apprécient ses nombreux avantages. « Le robot chirurgical est intéressant et confortable. Nous opérons une région – le bassin – qui n’est pas facile d’accès. Nous ne pouvons pas nous mettre en face en cœlioscopie car nous sommes gênés par le corps du patient, alors que c’est possible grâce au bras du robot chirurgical », indique le Pr Fritel.

La plupart des interventions pratiquées avec le robot par le Pr Fritel et les docteurs Cédric Nadeau et Caroline Carlier, ses collègues chirurgiens gynécologues, concernent le traitement de l’endométriose, des cancers pelviens et des troubles de la statique pelvienne (appelés plus communément prolapsus ou descente d’organes), pour lesquelles ils possèdent une expertise en cœlioscopie. Ils travaillent donc souvent en coopération avec les services d’urologie et de chirurgie viscérale, notamment dans le cadre du centre de pelvi-périnéologie, qui prend en charge de façon multidisciplinaire les troubles de la statique pelvienne. « La collaboration se passe bien, nous faisons en sorte que ça fonctionne pour le mieux. Je suis même en train de préparer une procédure avec le robot à trois chirurgiens, un gynécologue, un urologue et un chirurgien digestif, pour traiter une patiente atteinte d’une endométriose. »

Opérations plus complexes
« Cette intervention, je ne l’aurais pas envisagée en cœlioscopie, admet le Pr Fritel, mais le robot me permet de réaliser des opérations plus complexes et plus longues. Les qualités de dissection et de vision du robot sont en effet exceptionnelles. Je pense que grâce à cet outil, je vais opérer des patientes que je n’aurais pas pu opérer. »

Les bénéfices pour les patientes sont les mêmes que pour une intervention en cœlioscopie, mais le Pr Fritel relève quand même que « les patientes sont en demande, car elles savent que si le travail est plus facile pour le chirurgien, c’est mieux pour elle ».

La conséquence de tous ces avantages, c’est que le robot chirurgical est victime de son succès. « Le service de gynécologie aimerait avoir accès au robot plus souvent qu’une fois tous les quinze jours, ou tout du moins sur un créneau plus long mais, paradoxalement, l’utilisation de cet outil très technique nécessite beaucoup de moyens humains, plus qu’en cœlioscopie par exemple. »

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