Inauguration des urgences de Châtellerault et bilan, à trois ans, de la fusion du CHU de Poitiers et du groupe hospitalier Nord Vienne

Inauguration urgences de Châtellerault

C’est en présence de Jean-Pierre Abelin, maire de Châtellerault, d’Anne-Florence Bourat, vice-présidente du conseil de surveillance, de Benjamin Daviller, directeur départemental de l’Agence régionale de santé, du Pr Pierre Corbi, président de la commission médicale d'établissement, d’Olivier Mimoz, chef de pôle, des représentants de la police, du service départemental d'incendie et de secours, du personnel, qu’Anne Costa a inauguré les urgences de Châtellerault, afin de remercier les professionnels qui se sont engagés dans cette restructuration. L’occasion aussi de faire un point d’étape, à trois ans, sur la fusion du CHU de Poitiers et du groupe hospitalier Nord-Vienne.

Elle a rappelé que le service des urgences de Châtellerault fonctionne en continu grâce à la présence de l’équipe territoriale d’urgentistes du CHU : mise en place en 2017, cette équipe territoriale, la première en France, permet d’assurer la continuité d’activité et l’ouverture 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 des urgences de Châtellerault et ainsi de répondre aux besoins de la population du territoire.

Ce projet de réaménagement et d’extension du service des urgences a été envisagé dès 2017, avant le rapprochement entre le CHU et le groupe hospitalier Nord Vienne, conçu lors de la direction commune, puis mené à terme lors de la fusion. Il constitue une réalisation emblématique de la stratégie que le CHU de Poitiers porte pour les hôpitaux de Châtellerault et de Loudun depuis leur rattachement progressif au CHU.

Ce projet a répondu à quatre objectifs principaux : la nécessité de réorganiser et d’agrandir des locaux des urgences, le besoin de modifier l’accueil du service pour améliorer la confidentialité et délimiter les zones d’attente, l’amélioration de la zone de tri et l’augmentation de la capacité des lits d’hospitalisation de courte durée.

Il a permis de mettre en évidence l’accès aux urgences, de séparer le circuit des patients couchés et des patients debout, d’identifier une filière courte et une filière longue, de repenser l’accueil patient et la zone d’attente avec un coin pédiatrique, et de créer de nouveaux box d’examens.

Les travaux se sont déroulés en trois grandes phases de 2019 à mars 2023, avec une interruption l’année 2020 du fait de la crise du covid.

Anne Costa a ensuite tenu à dresser un bilan, à trois ans, de la fusion du CHU de Poitiers et du groupe hospitalier Nord Vienne, intervenue le 1er janvier 2021, après de deux ans et demi de direction commune.

En premier lieu, la fusion a permis d’améliorer l’offre de soins du territoire de Châtellerault, de par la modernisation des urgences, le développement de la cancérologie, le développement global des activités médicales, ainsi que le maintien et le développement de l’activité médico-technique (maintien d’une antenne de biologie et continuité de vacations en imagerie grâce à l’envoi de radiologues du CHU de Poitiers notamment).

Anne Costa a ensuite souligné que la politique de gestion des équipes médicales a permis de soutenir l’activité du site, malgré des tensions sur certains secteurs.

Dans ce cadre, les urgences/SAMU/SMUR/réanimation, l’oncologie hématologique, la médecine gériatrique, la cardiologie territoriale, la pneumologie, la neurologie, l’imagerie médicale, la prise en charge des personnes handicapées avec Handimed 86, l’hépato-gastro-entérologie, et la chirurgie, sont tout autant de domaines qui ont pu bénéficier du développement nécessaire à l’élargissement de l’offre de soins au profit de la population du territoire de Châtellerault.

La politique volontariste du CHU de Poitiers permet d’assurer la continuité, voire le développement, des activités médicales, mais peut parfois se heurter à des difficultés de recrutement, semblables à celles de tous les hôpitaux français. Les secteurs en tension, qui ont une attention toute particulière de la part de la gouvernance du CHU, sont l’anesthésie-réanimation, la gynécologie-obstétrique, la pédiatrie, la médecine interne, et le long séjour personnes âgées.

Le rapprochement avec le CHU a permis également de développer l’investissement sur le site de Châtellerault, notamment dans les domaines du biomédical, de l’informatique, de l’hôtelier ainsi que pour les travaux.

Une politique sociale ambitieuse a été mise en œuvre et a permis de soutenir l’attractivité du site, les conditions de travail et la fidélisation des agents. 34 postes ont été créés depuis 2019 pour accompagner le développement d’activité, principalement sur des profils infirmiers et aides-soignants.

Le développement de l’offre et des moyens dédiés à la formation, notamment par l’ouverture d’une antenne de formation des aides-soignants, a permis d’augmenter les recrutements locaux et la montée en compétence.

La fusion a également eu un impact sur les finances de l’hôpital Camille Guérin, avec un rétablissement des comptes, qui a été souligné par la chambre régional des comptes dans son dernier rapport.

En synthèse, la fusion a permis de pérenniser un établissement qui traversait une grave crise financière condamnant toute perspective de développement, et qui subissait une tension majeure sur ses effectifs limitant son offre de soins. Certes, la fusion n’a pas permis de régler tous les défis qui pèsent sur le site de Châtellerault, ce dernier n’étant pas épargné par les difficultés qui pèsent sur l’ensemble des hôpitaux français en termes d’attractivité ou d’activité médicale. Mais l’assainissement de la situation financière, les investissements constants du CHU, la volonté conjuguée de la gouvernance du CHU et des équipes médicales et paramédicales de Châtellerault comme de Poitiers permettent de dégager des perspectives et des projets de développement qui se refusaient jusqu’alors à l’établissement. Le projet d’établissement 2024-2028 du CHU mentionne ainsi explicitement cet objectif : « Développer l’offre de soins à Châtellerault : le caractère multi-site du CHU est un atout qui doit être utilisé pleinement. Le site de Châtellerault verra ainsi son offre de soins renforcée dans le respect de ses spécificités et en s’appuyant sur les ressources des autres sites. Ainsi, un centre de dialyse sera créé à Châtellerault qui devra permettre de prendre en charge 20 patients par jour. L’offre de consultations spécialisées en rhumatologie, en diabétologie et en médecine interne sera également renforcée et le plateau réorganisé. »