Infirmier et manipulateur radio : un duo au cœur du soin

Fabien Voix, cadre supérieur de santé du pôle imagerie, et Emmanuelle Luneau, cadre supérieure de santé du pôle coeur-poumons-vasculaire, mettent en place l’équipe d’explorations invasives de cardiologie.

Au CHU de Poitiers, infirmiers et manipulateurs radios travaillent de concert pour offrir aux patients de cardiologie une prise en charge complète et efficace. Avec l’ouverture du nouveau centre régional cardio-vasculaire, quatre binômes seront en charge du service d’explorations invasives de cardiologie.

Pascal Guichard, infirmier depuis trente ans au CHU de Poitiers, travaille aux explorations invasives de cardiologie. De mémoire, il a toujours travaillé en binôme avec un manipulateur radio. Loin d’être anodine, il s’agit là d’une spécificité des activités de coronarographie et de rythmologie du pôle cœur-poumons-vasculaire.

Pour Emmanuelle Luneau, cadre supérieure de santé du pôle cœur-poumons-vasculaire, et Fabien Voix, cadre supérieur de santé du pôle imagerie, ce binôme est un gage d’efficacité dans le secteur complexe que sont les explorations invasives de cardiologie : « Il y a d’un côté la technique et de l’autre, le soin. La présence de ces deux corps de métier apporte de la complémentarité. »

Une complémentarité au service du patient
Si, il y a une vingtaine d’années, chacun restait dans son rôle avec peu de communication, aujourd’hui, les choses ont changé. « Pour faire simple, le manip restait derrière sa machine et l’infirmier auprès du patient. Maintenant, ça ne se passe plus du tout pareil. L’infirmier est capable de mettre en place la machine et le manip, de réaliser l’ensemble des soins utiles pour la prise en charge du patient. Il y a du dialogue, chacun peut intervenir rapidement hors de son domaine de compétence. Il n’y a plus de clivages », souligne Fabien Voix. Une assertion validée par Pascal Guichard et son collègue, Pascal Garreau, manipulateur radio. Ce dernier, présent depuis un an et demi en cardiologie, assure : « J’ai beaucoup appris à travailler ainsi, en plus de ma formation initiale. Je pourrai presque être infirmier ! »

Le binôme est aussi d’astreinte de nuit pour garder la qualité du service et de la prise en charge. Il faut savoir, par exemple, que Pascal Guichard et Pascal Garreau exécutent entre neuf et douze coronarographies par jour, chacune durant environ 45 minutes.

A partir du mois de janvier, le service de cardiologie aura déménagé au sein du nouveau centre régional cardiovasculaire. Deux salles de coronarographie et deux salles de rythmologie et autant de binômes seront mis en place. A ce jour, Emmanuelle Luneau et Fabien Voix sont en train de former l’équipe qui sera composée d’autant d’hommes que de femmes. Les fiches de poste ont été rédigées avec l’encadrement. « C’est un secteur particulier, il faut que ce soit sur la base du volontariat. Nous allons les mettre un an à l’essai. Les binômes vont passer dix heures par jour ensemble, il faut aussi que ça fonctionne bien entre eux », insiste Emmanuelle Luneau.

Chacun d’entre eux aura une formation avant intégrer les locaux du centre régional cardio-vasculaire. Pour éviter une certaine frustration dans l’équipe et permettre une souplesse dans l’organisation, les agents vont aussi tourner sur deux autres secteurs : l’hôpital de jour pour les infirmiers et le coroscanner pour les manipulateurs. « Le but est de ne pas perdre la main sur la coronarographie, mais nous avons conscience que travailler sur un seul et même organe peut entraîner une certaine lassitude. D’autre part, nous souhaitons favoriser la polycompétences et la polyvalence. »

Du côté des médecins, la présence de ce binôme présente des avantages : « Chacun va au fur et à mesure connaître les habitudes des autres et être capable d’anticiper quand une difficulté se présente. Les médecins sont satisfaits de cette démarche, même si nous pensons que l’on peut aller encore plus loin et appliquer ce type de fonctionnement dans d’autres secteurs comme les blocs opératoires. » Cette nouvelle équipe d’explorations invasives sera chapeautée par le cadre de santé dédiée aux explorations fonctionnelles.

coronarographieAvant l’entrée de chaque patient, l’infirmier et le manipulateur radio doivent préparer la salle de coronarographie. Ils installent les machines, préparent les traitements et les injections de produits contrastant et vérifient les défibrillateurs. L’un comme l’autre possède une connaissance complète du fonctionnement de la salle d’explorations invasives.

La coronarographie est une technique d’imagerie utilisée pour réaliser un état des lieux des artères coronaires tandis que l’angioplastie est un acte thérapeutique visant la pose de stents dans ces mêmes artères afin de prévenir une coagulation, voire un infarctus du myocarde.