Les 56e Journées scientifiques des manipulateurs d'électroradiologie médicale se sont déroulées au Palais des congrès du Futuroscope, du 20 au 22 mars. Organisées par l'Association française du personnel paramédical d'électroradiologie (Afppe), ces journées avaient pour thème central la cancérologie. Un millier de manipulateurs et d'étudiants de cette spécialité venus de toute la France, mais aussi du Burkina Faso et de Tunisie, ont assisté à ces trois jours de conférences, d'ateliers pratiques et de tables rondes.
Sandrine Bruneteau (photo de droite), manipulatrice en radiothérapie et présidente de l’Afppe Poitou-Charentes, a introduit ses journées en soulignant que la cancérologie était une thématique qui regroupe toutes les disciplines de la profession : radiothérapie, radiologie, médecine nucléaire et neurophysiologie. Un thème important au niveau sociétal également puisque le cancer est la première cause de mortalité en France, comme l’a rappelé le Dr Philippe Chartier, radiologue et président de la Ligue national contre le cancer de la Vienne. Un thème essentiel pour le CHU de Poitiers aussi, puisque la cancérologie est la première activité de l’hôpital. « 130 manipulateurs exercent au CHU, a précisé Jean-Pierre Dewitte, le directeur général du CHU de Poitiers. C’est un métier extraordinaire, en pointe sur le plan technologique. Il faut maintenant penser à la diversification de cette profession et à la recherche, car la recherche paramédicale est en retard en France. »
Pas moins de 140 intervenants venus de toute la France se sont succédé pour partager leur savoir, dont beaucoup venaient du CHU de Poitiers*. Des spécialistes de l’étranger s’étaient également déplacés pour apporter leur expérience, notamment en matière de neurophysiologie (Québec) et de pratiques avancées (Angleterre). « Le programme de ces journées, qui entrent dans le cadre de la formation continue des manipulateurs radio, a bien fonctionné, explique Fabien Voix, président de l’Afppe et cadre supérieur de santé du pôle imagerie au CHU de Poitiers. Nous avons commencé par aborder des sujets de santé publique, puis nous avons évoqué l’avenir de la profession avec les spécialisations et les techniques avancées, avant de nous focaliser sur nos techniques actuelles. Dimanche matin, nous avons conclu avec un focus sur les patients. C’était une matinée forte en émotion, avec le témoignage de deux patientes qui nous ont fait comprendre que ce qui évident pour nous ne l’est pas forcément pour elles. Nous nous sommes rendu compte que plein de choses nous échappaient. Ça nous a permis de changer de peau, ce qui est très formateur. »
Cas concrets et ateliers pratiques
Présentation générale des pathologies mais aussi cas concrets et ateliers pratiques ont rythmé ces journées. Les ateliers d’échographie ont notamment connu un franc succès. Cette technique, auparavant réservée aux médecins, peut maintenant être pratiquée par les manipulateurs radio depuis la mise en place d’un protocole de coopération datant de 2012 et beaucoup souhaitent s’y former.
Une satisfaction de plus pour Fabien Voix, déjà félicité pour l’organisation impeccable du congrès : « Les retours, qu’ils viennent des participants, des intervenants ou des partenaires, sont très positifs. De plus, la présence des représentants des sociétés savantes le Pr Jean-François Meder, président de la Société française de radiologie, et le Pr Jean-Philippe Vuillez, président de la Société française de médecine nucléaire et imagerie moléculaire est une reconnaissance pour nous, manipulateurs. »
*Les Prs Jayle, Perdrisot, Meurice et Tasu, les Drs Berger, Montaz, Simon, Ferru, Belhadj Chaidi et Pinel, le coordonnateur des instituts de formation Dominique Bourgeon, les physiciens Pascal François et Christelle Gallais, l’ingénieure de recherche Carole Guillevin, les cadres de santé Françoise Guilloteau et Véronique Bescond, les manipulateurs en électroradiologie médicale Vincent Dupont, Guillaume Davy, Vincent Couhault, Jean-Baptiste Godon, , Mélissa Collot, Magalie Rigaud, Raphaël Bariet, Guillaume Trainaud et Lucie Bonnin, les infirmières Marie-Pierre Delaunay et Béatrice Geaugeais et les étudiants Maéva Coquil, Noémie Stalder et Pascal Echilley.