Même si le service de médecine physique et de réadaptation (MPR) n’a accueilli que sept patients ayant été touchés par la covid-19, il s’était réorganisé pour cette prise en charge particulière.
« Nous avons eu beaucoup de chance parce que le service de gériatrie nous a proposé de réorganiser une aile en soins de suite et de réadaptation commune à la gériatrie et à la médecine physique et de réadaptation. Nous avons pu ainsi isoler cet espace fermé et le dédier aux patients covid afin de ne pas exposer les autres patients de notre service » explique le docteur Anne Delaubier, chef du service de MPR. Les patients covid disposaient ainsi d’un service de rééducation et d’un personnel exclusivement destinés à leur prise en charge.
L’unité covid de la MPR a accueilli des patients sortant de réanimation ou du service de court séjour qui n’étaient plus oxygéno-dépendants ou qui avaient besoin d’une petite dose d’oxygène. Ils étaient susceptibles d’être encore contagieux. Aussi le personnel était protégé par les tenues de protection à l’instar des autres unités dédiées covid. Ils ont bénéficié d’une rééducation classique, identique à celle des patients non-covid sortant d’une dizaine de jours de réanimation. « Nous nous attendions à voir des patients plus lourdement atteints, pour lesquels il fallait tout réapprendre. Mais, à l’exception d’une patiente qui a évolué défavorablement, ils sont tous rentrés chez eux (un seul patient est encore en cours de rééducation intensive). Dans l’ensemble, ils se sont assez rapidement rétablis. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils sont totalement guéris, sans aucune séquelle. Ils ont toutefois retrouvé une autonomie suffisante pour terminer leur convalescence à la maison, avec une kinésithérapie libérale » souligne le Dr Delaubier.
Si la MPR n’a eu en charge que très peu de patients covid, cela s’explique par le fait que beaucoup de patients parmi les plus atteints étaient âgés et relevaient donc de la discipline de Gériatrie. En outre, la majorité des patients de réanimation venaient des hôpitaux du Grand-Est et de l’Ile-de-France. Certains ont donc été « re-transférés » dans les hôpitaux de leur région d’origine.